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LE CENTENAIRE DE 14-18 : UN CARRE MILITAIRE SOUS L’OBJECTIF DES GENEALOGISTES DE VANVES

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La dominante de ce week-end sera bien sûr le premier conflit mondial 1914-18 avec les cérémonies du 95éme anniversaire de l’Armistice et ses rendez-vous intangibles, même si elles revêtent un caractère particulier à la veille du lancement des cérémonies du centenaire de la « der des der ». Elles commencent toujours deux jours auparavant, c'est-à-dire aujourd’hui, depuis le 9 Novembre 1970, par un hommage des gauillistes au Général de Gaulle avec dépot de gerbe au square Marceau qui porte son nom, devant sa plaque. Elles se poursuivent la veille du 11 Novembre, c’est à dire demain, par l’accueil de la Flamme vers 19H à l’hôtel de Ville. Vanves fait partie des rares communes de France et d’Ile de France où ces associations patriotiques, à tour de rôle, envoient une délégation conduite par le maire adjoint chargé des anciens combattants (Jacques Landois) et le président du Comité Local des associations patriotiques (Michel Judde) à l’Arc de triomphe. La flamme qu’ils rapportent, est allumé à partir et la flamme qui brule sans discontinué sur la tomber du Soldat Inconnu. Une cérémonie toujours impressionnante à laquelle participent quelquefois des jeunes vanvéens, sous cet Arc de Triomphe où flotte l’immense drapeau, avec beaucoup de porte-drapeaux et de porte-flammes qui participent à ce rallumage qui a lieu tous les jours à 18H30. Enfin, le 11 Novembre à Vanves où ont lieu dépôts de gerbes place du 11 Novembre, carré militaire du cimetière et monument aux morts avec les discours.    

 

Pour la génération du baby boum, 1914-18 a bercé quelque peu ses études en Histoire-Géographie puisqu’une bonne partie de l’année en 1er ou en terminale y était consacré.  Elle va retrouver quelques souvenirs avec les cérémonies, les expositions, les conférences qui vont célébrer ce centenaire. Dés Dimanche, 30 adhérents de l'association  « Vanves  Art et Culture » se rendront à la comédie francais pour assister à une soirée  exceptionnelle de lancement culturel du Centenaire de la Grande Guerre  - « 14-18, le grand récit » retransmis à 20H30 sur sur France Culture. Elle sera composée d’une  une lecture dirigée par Bruno Raffaelli et réalisée par François Christophe où  des comédiens du Français prêteront leurs voix à une sélection de textes de Maurice Genevoix, Ernst Jünger, Guillaume Apollinaire, Jean Giono, Erich Maria Remarque, Louis-Ferdinand Céline, Jean Rouaud, Jean Echenoz… Et d’une table ronde sur  les écritures contemporaines de la Grande Guerre, animée par Emmanuel Laurentin avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Eric Vuillard et Pierre Lemaître

 

A Vanves, une commission sur la célébration locale de ce centenaire a été crée au printemps dernier, pour arrêter un programme. L’association des généalogistes de Vanves a pris l’initiative de s’intéresser aux 202 sépultures du carré militaire du cimetière de Vanves où sont enterrés 212 morts pour la France, car 5 d’entre elles accueillent deux combattants, généralement des fréres, et pour l’une d’elle, le pére et le fils. Jean Marc Valentin, son président, a effectué un véritable travail de bénédictin pendant deux ans, dont il a présenté les premiers résultats lors des journées du Patrimoine en organisant une visite commentée. Il a fait une fiche par soldat, comprenant la photo de la plaque dela tombe, l’acte de décés ou sa trranscription, le registre matricule, conservé aux archives départementales la fiche du site  « mémoire des hommes » du ministére de la Défense et un petit résumé de sa vie depuis sa naissance jusqu'aux circonstances de sa mort, avec les sources d’informations. Et il n’a pas terminé son travail car il a l’intention de chercher, pour chacun, les circonstances historiques de la bataille dans laquelle il a connu une issue fatale, et le détail de cette journée funeste, ce qui devrait lui demander encore beaucoup de temps.

 

Mais pour Jean Marc Valentin, c’est une passion qui occupe bien sa retraite d’instituteur. Il a commencée à eneigner  à Alger et terminée à Paris comme psychologue scolaire et psychologue clinicien. Il s’est ensuite intéressé à l’histoire de la présence française en Algérie et a même écrit un livre sur « les parlementaires des départements d’Algérie sous la IIIéme République » (Edt L’Harmattan) en 2007. Et il va publier dans quelques semaines une biographie de « René Viviani : un orateur du silence à l’oubli » (Edt Presse Universitaires de Limoges) qui nous raméne au centenaire de la guerre 1914-18. « Il a été député de Paris et la Creuse pendant 30 ans, 7 fois ministre entre 1906 et 1913 – Il a été le 1er ministre du travail en 1906 – et président du Conseil au début du conflit. Il a dû mener la guerre au plan politique alors qu’il était dans la lignée des Jaurés, Caillaux, Briand qui étaient contre. Il a signé le 1er Août 1914 l’acte de mobilisation des français et à 16H ce jour là, toutes les églises de Vanves, de France et de Navarre, ont sonné le toscin, alors que l’Allemagne a déclaré la guerre le 3 Août » explique t-il. Il souhaiterait que le toscin sonne aussi à travers toute la France le 1er Août 2014 à 16H Mais là, c’est une question de mobilisation. Et il va essayer de le faire en y sensibilisant nos parlementaires, à commencer peut être par Isabelle Debré et André Santini.

 

Le Blog poursuivra demain en donnant quelques éléments de ce travail de bénédictin sur ces 212 morts pour la France  qui reposent dans ce carré militaire dont 113 sont des vanvéens et 11 des enfants de Vanves nés dans leur ville qui comptait alors 14 500 habitants 


LE CARRE MILITAIRE DU CIMETIERE DE VANVES : 202 MORTS POUR LA FRANCE EN 14-18 DONT 113 VANVEENS

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Jean Marc Valentin, président de l’association des généalogistes de Vanves a donc mené ce véritable travail de bénédictin sur ces 212 morts pour la France reposant dans ce carré militaire : 113 sont des vanvéens qui vivaient alors dans cette ville de 14 500 habitants, et 11 des enfants de Vanves nés dans leur ville. Ce qui veut dire que tous les vanvéens morts pour la France en 1914-18 ne sont pas  enterrés à Vanves. Et pour cause, car ce généalogiste dans l’âme a constaté plusieurs élements : 500 morts pour la France sont inscrits sur le livre d’or de la mairie dont 69 reposent dans le Carré Militaire. 607 noms sont inscrits sur la plaque de marbre de la mairie rendant hommage aux  habitants de la commune morts pour la France dont 95 sont enterrés dans le Carré Militaire. Enfin 591 noms sont inscrits sur la plaque de l’Eglise Saint Remy dont 87 reposent dans le Carré Militaire. « Il s’agit des mêmes noms pour les 9/10éme sur les deux plaques » a-t-il constaté en ayant l’explication pour les non vanvéens enterrés dans ce carré militaire : « Le cimetière est à proximité du lycée Michelet qui avait été transformé en hôpital pendant ce conflit. 80 des soldats du carré militaire y sont décédés de maladie ou des suites de blessures de guerre, 37 proviennent d’autres hôpitaux militaires, 9 chez eux des suites de maladies contractées en service, sans parler des 3 femmes tuées par une explosion. 74 sont  morts au combat. Pour 9 d’entre eux, nous ne connaissons pas encore la cause du décés »   

 

Mais à ses yeux, « les noms des morts inscrits sur les monuments aux morts paraissent surévalués dans toutes les communes. Beaucoup de noms apparaissent sur plusieurs monuments aux morts à Vanves, Issy les Moulineaux, Malakoff, Sceaux et même en province, là où habitaient les familles de ses soldats décédés et enterrés à Vanves pour certains ». Pendant la guerre et les années qui ont suivis, il n’y avait pas de carré militaire, mais des carrés français, russe et musulman. Ce n’est qu’en 1931, à la suite de travaux, que les corps de tous ses morts pour la France ont été exhumé et ré-enterré dans ce carré militaire et laic, sans distinction religieuse. Il comprend ainsi 15 russes des missions militaires décédés des suites de leurs blessures au Lycée Michelet, sauf pour l’un d’entre eux ; 9 musulmans dont 2 tirailleurs algériens, 3 Tirailleurs tunisiens, et 4 du bataillon sénégalais qui portent la mention « Morts pour la France ». Et 3 femmes qui sont enterrées côte à côte : Elles n’ont pas trouvée la mort au combat mais ont été victimes d’explosions : l’une à l’usine Gevelot à Issy les Moulineaux le 28 Novembre1914, une autre dans l’usine de grenade militaire de la rue de Tolbiac. La troisiéme, Jeanne Trehet, née Legendre, a été tué le 5 Août 1918 par un tir de la grosse « Bertha » qui a détruit sa maison du 28 rue Danton. Ainsi que son voisinqui avait 61 ans et a été enterré à côté d’elle dans le carré militaire

 

Grâce à ce travail de bénédictin, ses morts de la France prennent un visage, notamment ses 11 enfants de Vanves nés dans leur commune et morts dans la force de l’âge : Charles Baillet qui était blanchisseur, marié à une blanchisseuse, soldat de 2éme classe au 354 R.I., Croix de Guerre et étoile de Bronze, tué le 28 Septembre 1915 à Souaire (Marne). Louis Baligean, blanchisseur, tué le 7 Novembre 1918 dans la Somme. Albert Bosonnet, chauffeur, 2éme classe à la 8éme section d’infirmierr militaire mort de ses blessures le 10 Mai 1915 à Chartes. Victor Lamiral, caporal au 75éme R.I. décédé à la suite de ses blessures à l’hôpital de la Salpétriére le 16 Octobre 1915. Edouard Lechevalier du 124éme R.I., tué à Virginy (Marne) par des éclats d’obus  le 28 Juillet 1916. Gaston Lemazurier, 2éme cannonier au 45 R.A. tué à Vauquois (Meuse) le 9 Septembre 1914. René Oudier du 321éme R.I. tué en Belgique le 13 Octobre 1917, René Rocher 1ére classe au 120éme R.I., Croix de guerre tué à Maure dans les Ardennes le 2 Octobre 1918.

 

Il faut ajouter les fréres Julie, Anatole, caporal au 43éme R.I. colonial tué le 25 Septembre 1915 dans le Pas de Calais et Victor, 2éme classe au 128éme R.I. tué le 30 Octobre 1914 en Meurhe et Moselle. Ils sont enterrés dans la même tombe. Tout comme huit autres vanvéens : le pére (Roger) et le fils (Achille) Archambault mais il n’y a pas de mention « Mort pour la France » sur leur tombe ;  les fréres Dupré, Charles et Eugéne ;  Mazoyer avec Louis sergent et Jules 2éme classe dans un R.I. territorial qui regroupait alors des militaires plus âgés, le premier ayant été tué le 23 ctobre 1914 en Champagne et Jules le 28 Août 1916 dans la Somme ; et Rouvel avec Léon 2éme classe au 367éme R.I. tué en Meurthe et Moselle le 30 Mars 1915. 

 

Enfin, parmi ses 202 combattants, Jean Marc Valentin a recensé 3 officiers russes et 3 officiers français. Parmi ses derniers : Le Lieutenant Edouard Hénon du 28éme R.I. tué dans la Marne le 11 Novembre 1915. Et le sous lieutenant Paul Souman du 8éme Régiment de Zouaves tué dans la Marne le 17 Avril 1917. Et  le sous Lieutenant René Martin Audigier dont le pére était un homme de lettres et a écrit un manuscrit sur son fils après sa mort suite à des blessures de guerre. Il avait blessé au Chemin des Dames

LA PLACE DU PRESIDENT KENNEDY A VANVES : 50 ANS AUSSI, A TROIS MOIS PRES

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 Depuis plus d’une semaine, il n’est pas un jour sans une référence par un film, un documentaire à la TV, un article ou un dossier dans les journaux ou les revues sur cet événement qui marqué l’histoire : l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy qui s’est déroulé voilà 50 ans jour pour jour. Vanves lui a rendu hommage très rapidement puisque le Conseil municipal du 31 Janvier 1964 décidait à l’unamité  que « le nom du Président Kennedy soit attribué à une place de la commune ». Il faut imaginer l’émotion à l’époque qui avait dû saisir les vanvéens comme tous les français et les américains : assassiner un président des Etats Unis, de surcroît jeune, brillant, intelligent… pour reprendre le titre d’un ouvrage consacré à tous ceux qui l’ont entouré

Et la volonté de lui rendre hommage de cette façon par les politiques vanvéens de l’époque. A juste raison quand on voit, encore aujourd’hui, tout ce qu’il suscite autour de lui, de son épouse Jackie, et de sa famille avec John-John, Caroline. Beaucoup se souviennent de ce qu’il faisait ce jour là, vers 18H30 (12H30 à Dallas) et les jours qui ont sont suivis, comme ces kiosques de journaux et ses  vendeurs à la criée  de France Soir sur la place de la gare Montparnasse annonçant cet événement. Une image qui reste ancré dans les souvenirs de l’auteur de ce blog qui sortait alors de l’école primaire de la rue Littré. 

La proposition avait été faite par André Roche, maire adjoint, au nom du groupe M.R.P. dans un courrier, proposant « que le nom du Président Kennedy soit donné à une voie communale ». René Plazanet, maire à l’époque, avait rappelé que « le conseil municipal avait déjà exprimé le désir du groupe M.R.P. de réserver le nom de Robert Schumann à la prochaine rue ouverte sur le territoire de la commune ». Aussi suggéra t-il, « afin d’honorer la mémoire du Président des Etats Unis, que la nouvelle place créée par l’aménagement de l’îlot des Chariots, soit dénommé place du Président Kennedy ».

Cette place était alors dénommé Falret et contigûe à l’îlot des Chariots dont les travaux d’aménagement et de construction des immeubles se terminaient, où ont été logés d’ailleurs, beaucoup de pieds noirs. « Il y a lieu du reste de considérer que cette décision ne saurait être interprêtée comme une manifestation d’ingratitude à l’égard du docteur Falret dont la notoriété, au siécle dernier, avait contribué à la renommée de Vanves. En, effet, le souvenir de cet éminent médecin n’en sera pas moins honoré puisque la rue qui fait suite à la nouvelle place du Président Kennedy et qui longe le parc municipal Frédéric Pic »

HOMMAGE AUX DEPORTES A VANVES : UNE STELE MAIS AUSSI UN LIVRE POUR NE PAS OUBLIER L’ACTION DE CES RESISTANTS

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A l'occasion de la journée du Souvenir des Déportés, une cérémonie sobre mais toujours émouvante, se déroulera demain à 11H30  devant la stèle des victimes vanvéennes du nazisme (Square de l'Insurrection), où sera repris le célèbre « chant des marais », ainsi que « Nuit et Brouillard ». Occasion de rappeler un travail de mémoire effectué en deux temps : La première étape est le résultat d’un combat menée par Etienne Raczymov, alors maire adjoint de Guy Janvier pour édifier cette stéle réalisée par Iréne Zack en 1998 où sont gravés les noms des vanvéens victimes de la barbarie nazie. Il a fallu 3 ans de recherche menée avec Josette Sala et l’association pour la Mémoire des victimes vanvéennes de la barbarie nazie pour retrouver les 119 noms de vanvéens issus de tous milieux, confessions, origines auxquels ont été rajoutés quelques noms. La seconde étape est ce livre qui rappelle le souvenir de ces vanvéens écrit par René Sedes et Josette Sala en Juin 2006 -  « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux (1939-1945) » - qui constitue à la fois un travail de mémoire et un appel à la vigilance. Ce qui est plus que nécessaire aujourd’hui.

Etienne  Raczymow et de Josette Sala étaient partis des figures emblématiques telles que Jean Bleuzen (membre du réseau Armand, mitraillé aux jambes puis brûlé vif), Raymond Marcheron,  Louis Dardenne et  Guy Mocquet (torturé et tués), Mary Besseyre (exécuté au champ de tir d’issy les Moulineaux), Marcel Yol, Ernest Laval (décapité), Albert Culot et Albert Legris (membre du réseau Marie-Madeleine Fourcade dénoncés, arrêtés, déportés et exécutés au Struthof)  dont des rues ou des places portent le nom. Ils découvrirent par la suite le petit enfant Georges Drajner, le jeune Franck Wolh qui ont fait partie des 4000 enfants emportés par la rafle du Vel 'Hiv avec Denial Suslanchi et ses deux frères. Pour Vanves et Malakoff, deux bus avaient été affectés et ont stationnés le 17 Juillet 1942 devant le tribunal d’Instance. Les instituteurs n’ont pas été épargnés, Cabourg fusillé, puis  Fassin,  qui fut l'un des proches collaborateurs de Jean Moulin, déporté à Neuengamme où il est mort le 12 Février 1945. Claude Chalufour et Jules Arvatinakis qui fuyaient à 20 ans le STO (Service du Travail Obligatoire) pour rejoindre le Général de Gaulle furent assassinés alors qu’ils fuyaient. Gilberte du Martray qui s'occupait d'un dispensaire et avait répondu à l’appel du Général de Gaulle, fut déportée à Bergsen Belsen où elle mourut. 

« Faire vivre la mémoire, c'est établir des liens durables avec les autres peuples qui ont porté et subi comme nous le fascisme. Faire vivre la mémoire, c'est aussi et surtout pour les prochaines années, construire une nouvelle résistance, une nouvelle vigilance républicaine qui  irriguera plus profondément notre société pour ne plus jamais nous laisser surprendre et déborder par la pourrissement des âmes et des compromissions sur lesquelles les fascistes savent prospérer. « Il est des pays où les gens au creux des lits font des rêves » entend on dans le Chant des Partisans» déclarait Guy Janvier, alors Maire, lors de son inauguration le 26 Avril 1998. « Certes les monuments commémoratifs contribuent utilement à combattre l’oubli, inévitable effet des ans, mais ils sèchent par l’excessive briéveté de leur message. C’est pourquoi nous avons écris ce livre afin de ramener au grand jour l’action de ces vanvéens qui, à leur niveau, et avec tant d’autres, agirent souvent au prix de leur propre sacrifice pour que nous puissions vivre aujourd’hui dans un pays de paix et de liberté » écrivent René Sedes et Josette Sala dans le livre qu’ils leur ont consacrés : « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux- Des vanvéens dans la Résistance (1939-45) ». « Ce fut une élite des profondeurs du peuple. Une élite qui paya très cher le prix de son courage, par ses tués sur les champs de bataille, par ses fusillés dans les fossés d’une forteresse ou au coin d’un bois, par ses torturés à mort dans les sous-sols d’une prison, par ses déportés évanouis dans les brûmes d’un camp de concentration et par ses disparus dont la trace fut perdue à tout jamais »

MEURTRE D’ILAN HALIMI, AFFAIRE MERAH, VANVES MOBLISE CONTRE « SES ACTES ANTISEMISTES ET RACISTES QUI MINENT NOTRE REPUBLIQUE »

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Au moment où est projeté sur les écrans parisiens et franciliens le film « 24 jours : la vérité sur l'affaire Ilan Halimi » d’Alexandre Arcady, qui revient sur le meurtre voilà 8 ans d'Ilan Halimi, victime des préjugés antisémites et de la barbarie du « gang des barbares », beaucoup se souviennent que Vanves s’étaient mobilisés à ce moment là, et malheureusement pour d’autres actes similaires aussi, notamment avec les meurtres de Montauban et de Toulouse avec l’affaire Mérah.

Le maire de Vanves a rappelé sur son blog que de très nombreux vanvéens, élus, particuliers  avec l’Association cultuelle et culturelle des Israélites de Vanves (ACCIV) avaient participé le 26 Février 2006, à la grande manifestation organisée à Paris entre la République et Nation pour dénoncer le meurtre d’Ilan Halimi. « Parce qu’il est impossible de se taire devant de tels actes » expliquait Monique Abecassis président de la LICRA lors de l’assemblée générale de cette association en 2006 : « Nul ne peut nier la composante antisémite du meurtre d’Ilan Halimi. Comment ne pas hurler devant l’horreur de cette mise à mort ? Comment ne pas se révolter devant cette banalisation du mal, du racisme, de cet antisémitisme éculé, fondé sur des clichés et préjugés d’un autre âge, reformulés à la mode communautariste et crapuleuse par des imbéciles abreuvés d’images télé de la pire violence ! » ajoutait elle en rappelant « le meurtre de Soan 17 ans brulée vive à Vitry par une bande de caïds au seul prétexte qu’elle était une fille qui se voulait libre. Ces deux morts sont une honte pour notre pays, elles sont une atteinte à nos valeurs et nos croyances les plus profondes. Cette fraternité que nous appelons de tous nos vœux, ne peut se développer qu’en se donnant chacun la main. Au-delà, rien ne peut se construire ! ».

Six ans, plus tard, le 27 Janvier 2012, un arbre du souvenir avait été planté à côté de l’arbre de la Fraternité, à l’occasion de la journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste le 27 Janvier 2012, en mémoire d’Ilan Halimi sauvagement assassiné le 13 Février 2006, grâce à l’initiative de Monique Abecassis, présidente de la LICRA et Dolly Touitou  présidente de l’ACCIV. Ce qui n’était pas aussi évident que cela le paraissait en ces temps où l’antisémitisme reprenait du poil de la bête, surtout avec le risque d’un 21 Avril à l’envers, à l’occasion des présidentielles de 2012 qui se dessinaient.  Trois parlementaires avaient tenus à être présents à cette cérémonie, André Santini, Isabelle Debré, Hervé Marseille. Le président de la Communauté Juive altoséquanaise et le Maire avaient expliqué combien il était important de rappeler le souvenir d’un jeune de 23 séquestré pendant 3 semaines et abandonnés mort sur le bord d’une voie, que 29 personnes savaient et n’avaient rien dit…à moins de 10 km de Vanves. D’ailleurs le principal auteur des faits qui fréquentait le stade de Vanves, s’était illustré en agressant violemment le photographe d’André Santini lorsque celui-ci était venu assister à un match de basket le 13 Mars 1999.

Moins de deux mois plus tard, en pleine présidentielle, un nouvel acte de barbarie était  perpétué à Toulouse, avec l’assassinat par Mérah, de Jonathan Sandler( 30 ans) et ses deux fils Arieh (5 ans), Gabriel (4 ans), et Miriam Monsonego (7 ans), la fille du directeur de l’établissement, et rassemblait encore une nouvelle fois,  les vanvéens pour une minute de silence à 11H,  le 20 Mars 2012, tout seul ou en groupe. Comme ce commerçant qui a récité un verset de la Tora. Ou ce garagiste qui a respecté cette minute de silence devant son téléviseur qu’il avait laisse allumé sur l’une des chaînes d’informations continues qui restransmettait en direct l’hommage du  président de la République dans une école de la ville de Paris. Comme dans chaque école de Vanves.  Les sections UMP et NC qui se réunissaient le soir même  à l’école Larmeroux pour organiser la campagne, avaient marqué une minute de silence après quelques mots d’Isabelle Debré et Bernard Gauducheau :

« Cet acte de barbarie inqualifiable me ramène à la cérémonie à Vanves du 27 janvier dernier. En effet, la municipalité de Vanves en partenariat avec l’ACCIV et la LICRA avait planté un arbre du souvenir en mémoire d’Ilan HALIMI, massacré par le gang des barbares en 2006 parce qu’il était juif. L’antisémitisme et le racisme sont des fléaux de nos sociétés et le massacre de Toulouse démontre de façon effroyable qu’ils sont des menaces réelles et permanentes » écrivait ce dernier sur son blog. Monique Abecassis constatait malheureusement que l’on avait atteint « le paroxysme de la violence avec l’affaire Mérah » et ne cachait pas que « contrairement à ce que l’on a pensé, la violence de Mérah a fait des émules…Il a donné une nouvelle impulsion à l’antisémitisme ». Elle expliquait que « la LICRA est dans son rôle quand elle dénonce la propagande des antisionistes radicaux comme certains élus de banlieue qui justifient le terrorisme et celle des islamistes fondamentalistes qui pratiquent au nom de l’islam un antisémitisme virulent qui conduit aux meurtres d’innocents. C’est au nom de cet antisémitisme qu’Ilan Halimi a été enlevé, puis torturé à mort, par le gang des barbares. Ces actes minent notre République ».

UNE JOURNEE DE L'EUROPE DANS L'INDIFFERENCE TOTALE MALGRE DES ELECTIONS APRES UN 8 MAI GRISATRE A VANVES

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Les célébrations de l’anniversaire de la Victoire du 8 Mai 1945 et la Fête de l’Europe (9 Mai) sont liées à Vanves, depuis l’aménagement de la nouvelle place de la République avec son monument célébrant justement celle-ci. Elles revêtaient un aspect particulier hier avec la perspective d’élections européennes le 25 Mai prochain, et la première grande cérémonie patriotique pour les nouveaux élus de l’équipe municipale comme de l’opposition, même s’il y a eu la célébration de la journée nationale des déportés voilà une quinzaine de jours.

L’ensemble des nouveaux élus étaient pratiquement tous là, dés le début pour la prière universelle en l’église Saint François présidé par le père Vincent Hauttecoeur, curé de Vanves. « Comment être un partisan de paix dans son quotidien, travailler à la paix quelle que soit notre religion…Sachant que nous ne sommes pas des bizonours ! Etre des artisans de paix, fier de notre pays et de son histoire pour le transmettre à nos fils » s’est il interrogé avant de faire lire la prière universelle de Jean Paul II par 3 scouts d’Europe  du groupe de Saint François qui a participé aux cérémonies. Le premier dépôt de gerbe place du 8 Mai a été effectué par Sandrine Bourg (UMP) et Xavier Lemaire (UDI) sous un ciel gris menaçant. Lorsque le cortége s’est formé pour descendre vers la place de la République par le mail Victor Hugo qui relie le Plateau au Centre Ancien, c’est à ce moment que là que certains ont remarqué que Jeremy Coste maire adjoint UDI venait tout juste d’arriver après sûrement une panne d’oreiller. Marie Françoise Goloubtzoff (UDI) inaugurait ses fonctions de maire adjoint aux anciens combattants chargée de veiller au bon déroulement de la cérémonie à la suite de Jacques Landois présent avec un superbe bluet à la boutonnière, qui n’a pas pu s’empêcher de lui donner un coup de main à certains moments, réflexe naturel avec 13 ans de bons et loyaux et service à la cause patriotique.

Place de la République, comme c’était un jeudi, il n’a pas eu d’interruption involontaire de cérémonie à cause de cloches intempestives appelant à la messe comme ce fut le cas un certain 8 Mai dominical. Michel Judde président du CLAP ( Comité Local des Associations Patriotiques) a fait un petit rappel sur la tenue de chacun pendant cette cérémonie (couper son téléphone portable, enlever son chapeau au moment de la sonnerie aux morts et de la minute de silence, adopter une tenue digne…) avant de lire le message du Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants. Dans son discours, Bernard Gauducheau a rappelé ce chant des partisans, symbole de la Résistance qui a combattu la tyrannie. Il a fait le lien avec cette terre de résistance et de combattants  que fut Vanves qui a payé un lourd tribu avec ces jeunes vanvéens fusillés, assassinés, déportés dont rues et places portent le nom. Evoquer cette période de l’histoire, cette seconde guerre mondiale, c’est aussi rendre justice à l’Union Européenne qui a permit à  la paix de régner sur ce continent depuis 70 ans maintenant. Rappeler ce passé, permet de mieux construire l’avenir. Et l’Europe est le meilleur bouclier en ces temps de crise. Plusieurs dépôts de gerbes ont suivis, des Conseils des Jeunes et des seniors, des Anciens Combattants,  du Conseiller Général, de la municipalité, puis d’un dernier dépôt de gerbe par le maire, le 1er conseiller de l’Ambassade de Gréce et le président de l’Antenne du Mouvement Européen de Vanves… mais sans drapeau européen cette fois-ci, ce que n’ont pas manqué de remarquer certains participants, aux côtés des drapeaux anglais et américains. Il parait que ce n’est pas obligatoire, les drapeaux des alliés de la France ayant la priorité en ce jour de célébration de la victoire du 8 Mai 1945    

Avec ce dépôt de gerbe européen le 8 Mai, rien ne marque à Vanves, aujourd’hui, que justement c’est la journée de l’Europe, de surcroit une année où se déroule dans moins de vingt jours, l'élection des députés européens. Tout le monde a pu remarquer les nombreux panneaux électoraux qui viennent d’être mis en place aux abords des bureaux de votes, car 31 listes se présentent dans notre région Ile de France, un record. Elles n’auront le droit qu’à une moitié de panneau chacune à Vanves. De surcroît, tout le monde s’en fout, la campagne s’étant déroulée jusqu’à présent dans une indifférence totale, sur le plan local. Il n’y a pas une très grande mobilisation des vanvéens sur ce sujet, sûrement à cause des vacances de printemps suivi d’une succession de « ponts ». « Nous avons décidé de laisser passer les deux ponts pour lancer au niveau local la campagne. Nous avons les documents de campagne. La permanence est ouverte. On gére les procurations » rassure Isabelle Debré, sénateur et présidente de la 10éme circonscription UMP. L’UMP 92 tiendra son meeting départemental le 15 Mai prochain à la Garenne Colombes chez Philippe Juvin, député-maire européen sortant avec Constance Legris qui se représentent. Le PS 92 ouvre le feu ce soir à Clichy (20H30 école Senghor) dans la seule ville socialiste qui a résistée à la « vague bleue » avec un meeting départemental dont la vedette sera Pervenche Béres qui est candidate à un quatriéme mandat, et auxquels devraient participer quelques élus et militants socialistes vanvéens. Ces derniers devraient distribuer le programme de la liste conduite par Pervenche Béres samedi au marché, devant les centres commerciaux et dans quelques places de Vanves alors que l'UDI promènera, comme d'habitude, Jean Marie Cavada, député Européen dans les rues et cafés de Vanves pour faire campagne. 

Finalement, la seule initiative locale viendra de la JCE (Jeune Chambre Economique) GPSO qui dispose d’une antenne à Vanves, avec l’organisation d’une rencontre débat sur l’Europe sous un format convivial autour d’une dégustation de fromages (européens)  le 14 Mai à 19H à Issy les Moulineaux (au Coté en bouche, 7 rue André Chénier). Elle entre dans le cadre de ces entrevues citoyennes qu’organisent les Jeunes Chambres Economiques Locales à l’occasion des élections comme ce fut le cas à Vanves aux municipales avec l’audition des 4 Têtes de listes candidates. David Wajnsztock avec son équipe a invité Olivier Giscard d’Estaing membre du Mouvement Europée, et économiste, Gilles Le Bail auteur de l’ouvrage « L’Europe ! Défaite ou défis ?  ».

JOURNEE NATIONAL DE LA RESISTANCE : VANVES HONORE GUY HENRION, UN RESISTANT DE LA PREMIERE HEURE

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La ville de Vanves va honorer ce soir à l’hôtel de Ville, un grand résistant qui est le seul vanvéen à avoir reçu une très haute distinction, avec l’insigne de combattant volontaire de la résistance : Guy Henrion, 92 ans, un vanvéen qui s’est installé à Vanves voilà prés de 70 ans, participe toujours aux cérémonies patriotiques et aux activités de l’UNC dont il ne rate jamais les réunions, fréquente le marché où il retrouve régulièrement son ami François Perhirin le samedi vers 11H autour d’un petit verre où il échange des souvenirs et parle souvent de l’actualité,  de la France Libre, du sénat où il a travaillé pendant 38 ans. « C’est un homme qui respire la bonté, la gentillesse. Il était ému de voir une vanvéenne entrer au Sénat » témoigne Isabelle Debré Sénateur des Hauts de Seine depuis 2004. « Il était heureux au Sénat. Car tout le monde se respecte dans cette maison ».    

Comme tous ces français nés dans les années 20, la guerre les a rattrapé en pleine jeunesse, à l’âge de 17 ans pour Guy Henrion qui était dessinateur industriel à l’école Violet. Il habitait alors Fontenay aux Roses, pas loin de Vanves avec ses parents et ses deux sœurs, originaire de la Marne (Vitry les Reims) où « tout le monde parlait allemand » raconte t-il. Trop jeune pour être mobilisé, il fuit l’avancée allemande en vélo en s’accrochant à la voiture familiale, durant l’exode pour se réfugier à Joué les Tours, chez son oncle où il a travaillé pendant plus d’un an dans une fabrique de masque à gaz. Revenu en région parisienne, il est convoqué pour participer à la relève des prisonnier » en Allemagne. Il tentera d’y échapper par deux fois, en fuyant juste avant le départ du train,  mais il devra le prendre, sur le conseil de gendarmes bienveillants – « la prochaine fois ce n’est pas nous qui viendront te chercher, mais la milice » -  la troisième fois pour se retrouver à l’usine « Flugmotor Renweck » prés de Vienne où il a dû rejoindre le système des déportés du travail. Ce qui ne l’empêchera de participer à ses premiers actes de résistance : «  Je correspondais avec des familles de déportés de Mauthousen qui travaillaient avec nous dans l’usine, en prenant le risque d’être moi-même déporté là bas si j’avais été pris ». Cette insoumission lui vaut d’être arrêté en 1943 par la Gestapo qui le méne à la prison centrale de Vienne où il sera retenu et enfermé pendant un mois : « Je me suis retrouvé dans une cellule  où croupissaient une quarantaine de type, me rejetant car il n’y avait plus de place jusqu’à ce qu’un grand gaillard me fit signe de me rapprocher car il y avait de la place à côté de lui. C’est là que j’ai fait la connaissance  d’un jeune officier russe de 23 ans qui m’a aidé, protégé. Il était pianiste et violoniste, aimait Bizet… J‘ai longtemps gardé le bouton de l’armée rouge qu’il avait déchirée de sa capote pour que j’emporte un souvenir de lui lorsqu’il a dû partir. Il a dû sûrement être fusillé comme tous les officiers russes » raconte  t-il furieux contre celui qui, un jour, lui piqua ce bouton : « J’en ai pleuré ! ».

Il est alors envoyé dans un camp de travail au régime concentrationnaire  « Arbeit Lager » à Lenezndorf où il a perdu 17 kg en 52 jours. Le Fonds de Réconciliation lui a d’ailleurs reconnu en 2003 le statut d’interné en camp disciplinaire. En Mars 1944, une mutation par mesure disciplinaire l’envoi prés de Baden-baden dans une fabrique de blindé, où une complicité lui donne l’occasion de se procurer une fausse permission pour rentrer chez lui. Il n’en doit pas moins bien respecter des instructions précises : Prendre le train à Luneville, repérer le gars qui doit le mettre dans un camion pour Trappes et terminer le reste du trajet à pied. Il rejoint alors  les Francs Tireurs et les Partisans Français affecté au Bataillon de la Jeunesse du Coonel Fabien : Attaque de convoi, libération de prisonniers, chasse aux miliciens, occupation des journaux comme Le Matin, repérages…sera son lot quotidien jusqu’à la Libération de Paris avec quelques sueurs froides, notamment lorsqu’il se rendit dans le pavillon habité par le père de sa fiancée, responsable des serres du Sénat, dans le jardin du Luxembourg, occupé par les allemands,  avec une grenade et un pistolet dans les poches, pour contacter un résistant conservateur du jardin. Et  des pertes lourdes parmi ses compagnons, l’un d’entre eux a même été fait prisonnier et fusillé au mont Valérien. Il ne verra rien de la libération de Paris puisqu’il a été blessé à la porte d’Orléans : 6 jours de coma, 22 points de suture à la tête, perte d’une oreille et d’un œil

En revenant sur Paris, il avait retrouvé Renée qu’il avait rencontré pour la première fois à l’église Saint stanilas des Blagis lors de leur première communion, où il avait porté la mitre du cardinal Verdier lors de son inauguration lorsqu’il était enfant de coeur. Mais la guerre a bouleversée leur idylle qui reprend bien sûr à la fin de la guerre. Ils s’installent à Vanves en 1945, se marient en 1946 mais à Paris, époque à laquelle, il entre au sénat où il fera toute sa carrière, grâce au père de son épouse qui était chef jardinier du Sénat : « Il cherche des hommes de corvée m’a-t-il dit ». Ce qu’il a fait au début en déplaçant, en installant, tapis, meubles, chaises….avec quelques apéros en fin de journée chez le président du Sénat, Vincent Auriol alors qu’il venait d’être élu président de la République. Il a ainsi cotoyé de nombreux présidents de cette haute assemblée, comme Gaston Monnerville et surtout Alain Poher qui l’a marqué, « homme affable qui est resté très longtemps à la tête de cette assemblée » jusqu’à René Monory.

Il a surtout travaillé durant ses 38 ans au bureau des transports et des liaisons  extérieurs, gérant ainsi tous les déplacements des sénateurs en France et à l’étranger par n’importe quel moyen de transport, ainsi que la flotte des véhicules du sénat avec chauffeurs. Son bureau était au 1erétage de ce bâtiment historique, à côté de l’escalier d’honneur, prenant plaisir à admirer beaux salons qui entourent l’hémicycle. Il a mille anecdotes à raconter quelquefois très osées comme les ébats de ce sénateur dans la chambre du Livre d’Or surpris par les huissiers et les gardiens qui n’avaient rien perdu du spectacle à travers la porte fissurée. Plus sérieux avec les visites de la Reine d’Angleterre – « j’étais à 5 m d’elle, sans pouvoir prendre une photo » raconte ce passionné de photo,   ou d’un président chinois qui l’avait impressionné. Il présidait même aux destinées de l’association des pécheurs du Sénat qui organisait un concours tous les ans.

Il n’a pas perdu le contact avec le Sénat même s’il n’y connait plus grand monde, car il y revient à l’occasion des assemblées d’anciens combattants qui s’y tiennent comme celle des Amitiés de la Résistance surtout le 18 Juin où il retrouve ses anciens résistants que la France et Vanves honore aujourd’hui. Et lorsqu’il feuillette ses livres remplis de photos de ses anciens combattants qui s’en sont sortis, il raconte, pour chacun d’eux, les horreurs et les souffrances qu’ils ont subis et vécus, leurs actes héroïques  aussi, pour que  la France résiste à l’ennemi alors qu’ils avaient tous une vingtaine d’année. 

LE 18 JUIN A VANVES : UNE CEREMONIE DU COEUR

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Le 18 Juin est un peu la journée des gaullistes pour l’anniversaire de l’appel du Général de Gaulle, célébré  notamment au Mont Valérien dans les Hauts de Seine. François Hollande était présent mercredi après midi, pour la première fois depuis son élection, mais pas Isabelle Debré, Sénateur des Hauts de Seine. Elle a privilégié Vanves où se déroule depuis quelques années, deux cérémonies ce jour là : L’officielle en fin d’après midi devant le monument aux morts, avec porte drapeaux, associations d’anciens combattants, municipalité, élus et militants Ump, UDI et PS, citoyens vanvéens  : lecture de l’appel du 18 Juin par Isabelle Debré, discours du maire qui rappelle toujours les faits historiques pour les replacer dans le contexte d’aujourd’hui : « Le discours du 18 juin doit nous inspirer au-delà de son contexte historique. Aujourd'hui, la France ne se bat plus contre un envahisseur, les armes ne sont plus seulement faites de plomb mais elles sont économiques, technologiques ou encore financières.« La flamme de la Résistance ne doit pas s'éteindre ». Ces mots résonnent en moi comme l'impérieuse nécessité de réussir à sortir de la crise économique. A nouveau, nous sommes au pied d'un mur jugé infranchissable. Nous devons faire appel au génie français pour que notre pays retrouve son courage, son enthousiasme et sa foi en l'avenir.74 ans après, l'Appel du Général de Gaulle a encore un sens. Soyons courageux dans nos décisions pour que la France reste une nation confiante, respectée et rayonnante » a déclaré Bernard Gauducheau. Une croix de Lorraine tricolore était ensuite déposée par le Maire et sa 1ére adjointe suivi de la sonnerie aux morts, de la minute de silence, de la Marseillaise et du Chant Partisans

La seconde est plutôt la « cérémonie du cœur » selon la sénateur où se retrouvent principalement les gaullistes, des vieux grognards qui se font de plus en plus rares aux plus jeunes, avec maintenant des centristes pour cause de majorité et nécessité de montrer une certaine cohésion (quelquefois de façade) alors qu’ils n’ont pas toujours été là. Au square Marceau, devant la façade de l’école élementaire, la cérémonie est simple avec un mot de la Présidente de l’UMP 10éme circonscription avec dépôt d’un bouquet de fleurs par des jeunes. Isabelle Debré a évoqué l’Europe, justement, généralement chasse gardée des centristes, « qui n’était pas encore dans les gènes du discours que nous célébrons aujourd’hui » Mais « L’homme du 18 juin avait bien compris, en invitant à Colombey les deux Eglises, en 1958, le chancelier Adenauer, le dirigeant d’un pays qu’il avait pourtant combattu de toutes ses forces aussi bien durant la guerre de 14/18 que de celle de 39/45, que seule la réconciliation entre l’Allemagne et la France pouvait conduire à la création d’une Europe fraternelle et puissante. Il avait aussi voulu, par ce geste, marquer que la création de la communauté économique du charbon et de l’acier dans les années 50 ne suffirait pas à atteindre cet objectif. Courageusement, il voulait donc introduire la politique dans le destin de l’Europe » a-t-elle déclaré devant la plaque.«  Les temps que nous vivons sont certes loin de la débâcle, mais ce sont des temps mauvais pour la France et pour l’Europe.Comme le général de Gaulle le 18 juin 40, nous devons savoir dire Non au défaitisme, non au tenants d’un passé révolu, non à l’abandon des valeurs auxquelles nous sommes attachés. Oui la France n’est pas seul, le génie français peut encore accomplir de beaux exploit,  un jour le redressement viendra au sein de l’Europe mais en ne comptant que sur nos seuls efforts.Notre nation a toutes les raisons de croire en elle-même, comme elle a su le faire à chaque fois dans le passé. Le découragement, le renoncement doivent être bannis de nos pensées. Le courage, la volonté, la fermeté sur l’essentiel sont seuls acceptables ».


CENTENAIRE DE LA GUERRE 14-18 A VANVES : AOÛT 1914 ET LA DECLARATION DE GUERRE PERTURBENT LA RENTREE SCOLAIRE

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La veille de ce 1er Août 1914, le 31 Juillet, le Conseil Municipal s’était réunit et avait voté à l’unanimité le vœu suivant : « Considérant que dans les circonstances présentes, tous les français doivent se serrer autour du drapeau et de ceux qui le portent. Adresse au gouvernement de la République et à l’armée nationale, l’expression de son ardente confiance patriotique et un salut affectueux à ceux de ses membres mobilisables qui vont aller combattre pour la défense sacrée de la patrie ». Le Conseil Municipal s’était réunit une seconde fois, le  14 Août 1914, 11 jours après la déclaration de guerre de l’Allemagne contre la France, et 2 jours avec la déclaration de guerre de la France et du Royaume Uni contre l’Autriche, alors que les effets de la mobilisation se faisait sentir dans la population. Aristide Duru  qui a été un maire à l’attitude remarquable pendant ses 4 années terribles, indiquait à ses collègues que la Mairie faisait face à ses obligations de mobilisation,  pour rassurer ceux qui partaient sur le sort de leur famille. 800 dossiers avaient été instruits par la Préfecture de la Seine pour permettre à des familles de recevoir l’allocation de l’Etat. Il avait ouvert une ligne de crédit pour distribuer des secours aux familles des mobilisés.  Il avait réorganisé les services municipaux pour qu’ils fonctionnent de façon aussi régulière qu’en temps de paix. Une commission du ravitaillement de la population avait été constituée afin qu’elle ne manque pas de vivres. Il avait lancé un appel aux économies d’eau, de gaz et d’électricité en prévoyant des coupures de l’éclairage public le soir à partir de 22H, et pour  ménager le stock de charbon disponible dans la ville, ce qui deviendra un problème de plus en plus crucial au fur et à mesure que l’état de guerre se prolongera.  Enfin, il avait décidé de faire revenir les enfants, envoyés en Colonie de vacances. 

La Rentrée scolaire a été évidemment perturbé, beaucoup d’enseignants ayant été mobilisés :Lors de la déclaration  de guerre, la mobilisation générale a empêché toute rentrée en privant le lycée Michelet de la majorité de son personnel. Les lycéens ont été  accueillis à Buffon. Le lycée a accueillit alors des réservistes, puis le 19éme Régiment du Train des Equipages qui verra paître 400 à 600 chevaux dans le parc du lycée, et le parking de 200 à 300 voitures réquisitionnées. Le 16 août, une centaine de pompiers qui devaient demeurer au lycée tout le temps de la guerre en prévision de possibles incendies  s’y installe et aide la police à patrouiller, mais ils seront vite obligés de rejoindre Paris. Ils sont remplacés par 1000 fusillers marins qui ont campé une dizaine de jours à partir du 29 Août avant de partir pour l’Yser. 3 des sœurs de l’infirmerie seront rappelées par leur Supérieure pour servir dans les ambulances. Enfin, en Septembre, le lycée fut réquisitionné par le service de santé des armées, le corps médical et 25 infirmiers s’installant dans le petit collège et l’infirmerie, les blessés étant installés dans les classes. Il n’était plus question de Rentrée Scolaire, ni de retour des élèves durant toute cette année scolaire, même si le proviseur, le censeur, l’économe restèrent sur place  

CENTENAIRE DE LA GUERRE 14-18 A VANVES : UN VANVEEN DEMANDE DE SONNER LE TOSCIN LE 1er AOÛT 2014 à 16H

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Un vanvéen a adressé récemment un courrier au maire lui demandant de faire sonner le toscin par les clochers des églises de Vanves le 1er août 2014 à 16 h, comme tous les clochers des églises de France l'avaient fait le 1er août 1914 à 4 h de l'après midi, annonçant la mobilisation générale. « Partout en France, des initiatives, privées ou officielles, prévoient cet évènement. Il me semble important que la mairie de Vanves en fasse partie ». Alors qu’il est prévu, au niveau national, le 3 Août 2014, date anniversaire de l’entrée de la France dans la première guerre mondiale, d’organiser une minute de silence dans tout le pays en fin de journée. Les sirénes pourraient retentir sans la foulée.   

En tous les cas, le label « Centenaire » a été accordé à la ville par la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale, organisme chargé au niveau national d’organiser les temps forts événementiels, comme l’a annoncé le maire dans son blog et V.I.  « Cette décision vient récompenser le projet proposé par la ville de Vanves ainsi que le travail de tous les acteurs impliqués (élus et fonctionnaires de la Ville, représentants des diverses associations patriotiques locales,…). Elle vient aussi rendre hommage aux 81 Vanvéens morts au champ d’honneur au cours de cette guerre ». Plusieurs initiatives sont prévus : Un concours sur le thème 14-18 auprès du public scolaire de Vanves ; le lancement d’une exposition itinérante dans le cadre du forum des associations de septembre 2014 ; une cérémonie du 11 novembre qui associera tout particulièrement le jeune public ; l’organisation de sorties organisées par le syndicat de la ville de Vanves sur un des sites emblématiques de 14-18 ; le baptême d’un espace public de Vanves du nom d’une personnalité ayant un lien avec la guerre 14-18 (…). Elles vont commencer dés le week-end du patrimoine par deuix rendez-vous : Une Exposition "Vanves dans la Grande Guerre", présentant des documents des archives municipales ainsi que des archives photographiques de l'Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense. Une Conférence sur « Le carré militaire 1914-1918 du cimetière de Vanves » de Jean-Marc Valentin, président de l'Association des Généalogistes de Vanves le 20 septembre 2014 à 17h à l’hôtel de ville

LA LIBERATION DE VANVES EN AOÛT 1944 AU FIL DES JOURS

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Après les célébrations du débarquement en Normandie le 6 Juin, puis en Provence le 15 Août dernier, Paris et tous les communes franciliennes célébrent le 70 éme anniversaire de leur libération aujourd’hui. Vanves n’échappe pas à la régle avec une cérémonie au monument aux morts à 18H. Occasion de revenir sur les événements marquant de ce mois d’août 1944 au fil des jours à l’occasion de cette rentrée 2014 du blog Vanves Au Quotidien, grâce à des archives et des témoignages reccueillis auprès de vanvéens au fil des années passées, car beaucoup  nous ont quitté depuis et dont le récit de certains, a été repris dans le recueil collectif réalisé Pierre Meige « Paroles vanvéennes », enrichis d’éléments nouveaux. « Après 4 années d’une existence bridée humiliée, nous avons, enfin en Août 1944, la joie de voir surgir partout à Vanves et à Paris les barricades de la libération et d’assister à la fuite de l’oppresseur » écrivait Hippolyte Chailley dans son livre consacré à l’histoire de« Vanves, des origines aux débuts du XXéme siècle ». Il faisait chaud, et même très chaud cet été là,  notamment entre le 11 et le 19 Août, contrairement à cet été 2014.

10 Août 1944 : Des résistants cachés dans les fourrés du Parc Frédéric Pic tirent sur les bâtiments de l’équipement militaire (Service de Fabrication de l’Armement)  situés rue Larmeroux ( là où il y a aujourd’hui l’école Lemel et les nouvelles habitations réalisées dans les années 80) occupés alors par les soldats de la Wehrmacht

15 Août 1944 : le comité local des FFI recouvre d’un drapeau tricolore le monument aux morts sans réactions des allemands. Ses membres se réunissaient à la tombée de la nuit dans le parc Frédéric Pic, la fille de l’un d’entre eux, âgée de 17 ans, faisant le gué pour les prévenir si une patrouille allemande approchait.  Le CPL (Comité Parisien de Libération) et le Bureau Confédéral se seraient réunis à plusieurs reprises à Vanves pour mettre au point la libération de Paris en évitant l’insurrection, en liaison avec le CNR (Conseil National de la Résistance). Même Gaston Defferre s’est caché rue de la République alors qu’il avait été envoyé dans la banlieue pour fédérer les réseaux de résistants (FTP, FFI, Libé-Nord et le groupe Guyot dit « Bretelle ») sans grand succès.

16 Août 1944 : Dans la nuit du 16 au 17 Août 1944, les allemands commencèrent à évacuer le lycée Michelet qui avait servi à abriter un hôpital réservé à la Division motorisée de la Kreigsmarine : klaxons, sifflets, cris, crissements de pneus des véhicules ont perturbé pendant 2 nuits (du 16 au 17 et du 17 au 18) Août) les riverains des quartiers pavillonnaires. Les cartons et les meubles étaient lancés par les fenêtres dans les camions. Ils distribuaient les denrées alimentaires au personnel français de la Kommandantur en déclarant qu’ils reviendraient.

17 Août 1944 : Des affiches placardées un peu partout dans Vanves, appellent ses habitants à l’insurrection. Ce qui fit réagir la Kommandantur qui demanda au commissaire de police de désarmer ses gardiens de la paix  et envoya une patrouille pour récupérer une vingtaine de pistolets 7.65 (avec un seul chargeur de 6 balles) dont ses agents étaient pourvus. Mais le Commissaire de police qui faisait parti d’un réseau de résistance n’avait pas du tout l’intention  de laisser faire. Il parlementa avec l’officier allemand tant et si bien que ce dernier lui proposa d’assurer la sécurité des abords du lycée, pendant que la Kommandantur et la Kreigsmarine déménageaient et quittaient ce lycée. 

18 Août 1944 : Dans la soirée, après le départ du dernier allemand, le proviseur Baron, accompagné des autorités municipales, avec le maire Louis Kerautret, visitait les lieux et trouvait dans la cour, un  camion abandonné avec deux mitrailleuses, des munitions et une centaine de grenades à manche. La Défense Passive avait exercée une surveillance rapprochée pour éviter les pillages : « Nous nous sommes installés le soir même à l’entrée » explique Pierre Pannetier. « A un moment, nous avons entendu le bruit d’un camion. Nous pensions que les allemands revenaient. En fait, c’étaient des sapeurs-pompiers de Paris qui venaient nous renforcer ». Par la suite, cet établissement scolaire servit de cantonnement provisoire aux F.F.I.

19 Août  1944 :  « Il fallait se méfier durant toute cette période, car les allemands lorsqu’ils passaient en trombe dans les rues, pouvaient tirer des rafales sur tout ce qui bougeait. Un père de 4 enfants qui circulait à vélo et avait refusé de s’arrêter, fut tué ce jour là, rue Larmeroux » raconte un témoin de l’époque. Du coup, le maire de Vanves instaura un couvre-feu entre 21H et 6H pour éviter que ses administrés ne trainent dans les rues. Pourtant, cela ne les empêchait pas de commencer à espérer, à envahir les rues de notre commune qui connaissaient alors une grande agitation. La Poste, les Pompes Funèbres s’étaient mis en grève et les trains de la ligne Montparnasse ne roulaient plus. Le bruit courait que « Paris serait déclarée Ville Ouverte » notait dans son journal Mme Lemonnier, épouse d’un ancien président de l’UNC de Vanves. Ce jour là, le Comité Local de Libération s’est présenté à 13H30 à la Mairie pour prendre en main les destinées de la commune : MM Pellegeay, président, Pineau et Magnier furent reçu par Louis Kerautret. Ils lui annoncèrent qu’ils administraient dorénavant la commune au nom du gouvernement de la République en déclarant : « Nous n’avons absolument rien à vous reprocher. Nous savons ce que vous avez fait mais vous avez été nommé par Vichy ». Ils lui demandèrent de rester à leur disposition et de continuer à exercer ses fonctions. Il a célébré d’ailleurs un mariage cet après-midi là.

AU CARREFOUR DE L’INSURRECTION

20 Août 1944 : L’événement qui s’est déroulé ce jour là à Vanves a donné son nom au carrefour de l’Insurrection. La trêve demandée par les allemands le 20 Août à 14H n’a pas été respectée à Vanves en raison de deux drames. Le premier s’est déroulé au Clos Montholon : deux tractions occupées par des résistants ont croisé une colonne de camions allemands. La fusillade fut dramatique : 5 allemands et 4 résistants furent tués et 10 civils blessés. « Ce fut un véritable massacre » racontait une mercière qui a assisté au drame de sa fenêtre au 3éme étage d’un immeuble.  « Les allemands tiraient sur les résistants mais aussi sur les passants et même ceux qui regardaient à leur fenêtre. Il y avait des flaques de sang sur une centaine de mètres ». Selon le témoignage de Louis Kerautret (Maire de Vanves), à la suite de ces échanges de coups de feu, « les premières ambulances arrivent. Des blessés sont étendus à terre, une infirmière leur donne les premiers soins. Une camionnette à bord de laquelle se trouvent 2 FTP, Gabriel Crié et Marcel Guittet stoppe. Les deux hommes chargent dans leur véhicule l’un des blessés qu’ils proposent de conduire chez un médecin, le docteur Gillet, avenue Marcel Martinie. Ils n’y parviendront pas. Au carrefour de l’Insurrection, des SS postés dans un blindé, assurent la protection des allemands en fuite. En voyant la camionnette dont le capot est orné d’un drapeau tricolore, ils tirent à la mitrailleuse. Gabriel Crié et Marcel  Guittet sont tués et le véhicule incontrôlé ira s’écraser contre un arbre ». Seul Emile Beauchamps, le blessé qu’ils transportaient, véritable miraculé en a réchappé grâce à l’intervention du docteur Gillet qui l’aurait alors transporté dans son cabinet, contre l’avis de ses habitants qui craignaient des représailles. Il lui aurait prodigué les premiers soins en attendant l’ambulance qui l’a transporté à Corentin Celton. Témoignage confirmé par Louis Kerautret qui indique alors que « deux heures plus tard, le blessé qu’ils convoyaient sera retrouvé et conduit à l’hôpital où il sera sauvé ».

21 Août 1944 : A la suite des deux drames de la veille, et pendant 48H, Vanves a vécu dans la terreur qu’un troisième ne se reproduise. « Par mesure de précaution, les voitures des résistants furent banalisées et l’on construisit des barricades afin que les Allemands empruntent certaines voies. Mais les occupants, pour quelques heures encore, évitèrent désormais Vanves, préférant emprunter la nationale 306 » raconte Louis Kerautret, Maire.

22 Août 1944 : Les vanvéens se tiennent au courant des événements par la radio. « Tous les vanvéens comme tous les parisiens avaient l’oreille collée à la radio pour connaître l’état de progression  des blindés de Leclerc. Les nuits étaient secouées par les bombardements d’approches et des fusées éclairantes illuminaient le ciel de Paris » témoignait Henri Louis Barolet, fondateur du CIV et passionné de photos dont certaines prises à cette époque.

23 Août 1944 : Les premières barricades faites de pavés, palissades, radiateurs, sommiers, s’élevèrent ce jour là en face de la poste, sous le pont de la gare, rues Mary Besseyre, Sadi Carnot et Larmeroux…. Tout le monde était persuadé que les allemands allaient s’enfuir ou se replier en passant par Vanves. « Heureusement que ce ne fut pas le cas, car nous n’étions pas assez armés pour les arrêter et nous défendre » racontait Fernand Verrupen.

LA LIBERATION  DE VANVES

24 Août 1944 : A la veille de la Libération, Vanves était en état d’alerte, des hommes, fusils à l’épaule, patrouillaient dans les rues désertes. Beaucoup de vanvéens étaient à l’écoute de la radio, calfeutrés chez eux. Dans la nuit du 24 au 25 Août, ils entendirent le bourdon de Notre Dame ainsi que les cloches de Vanves entrecoupés de coups de canon ou de tirs lointains. « Les allemands retranchés dans le Parc des Expositions, actionnaient leurs gros canons de marine de la DCA, provoquant un bombardement d’une intensité effroyable qui dura plusieurs heures » raconte Nicole Achard, boulangère alors à l’angle des rues Barbés et Victor Hugo en se souvenant de  ce malheureux cycliste tué par les allemands dans une rue voisine l’après-midi de ce 24 Août : « Ils avaient pris pour point de mire la rue où ce pauvre vieux s’engagea à vélo malgré nos signaux. Il fut tué sur le coup et évacué par les secouristes de la Croix Rouge ». C’est ce jour là qu’un jeune vanvéen de 21 ans, demeurant 12 rue Gabrielle d’Estrée, est tué à Versailles : Jacques Jézéquel. Il faisait parti de ces FFI vanvéens partis à la Préfecture de police de Paris avec leurs mitrailleuses et leurs grenades afin d’aider les agents entrés en dissidence et qui furent renvoyer prêter mains fortes à des résistants d’autres communes. Enfin beaucoup plus tard vers 1H30, des résistants sonnèrent à la porte de Mme Lemonnier : « Ils nous demandaient d’héberger une voisine dans notre abri. Ils venaient d’essuyer un tir d’une patrouille allemande ». Mais c’était déjà le 25 Août.

25 Août 1944 : C’était un vendredi ensoleillé. Tous les immeubles étaient pavoisés de drapeaux : « On vit alors un spectacle étonnant. De chaque fenêtre surgissait comme par miracle, un drapeau tricolore. Tout Vanves était « Bleu, Blanc, Rouge » racontait alors un témoin. Beaucoup d’habitants se précipitaient aux portes de Paris pour voir les chars américains et français. Le tambour municipal Dumez passa dans les rues pour annoncer une cérémonie des couleurs à 15H. « Tout Vanves était là. Les couleurs furent hissées à un mat fixé devant la mairie sous les applaudissements de la foule qui entonna la Marseillaise. Les cloches des églises sonnèrent à toute volée. Le nouveau maire A.Pellegeay qui portait un brassard FFI a prit la parole. La marseillaise fut de nouveau chantée. Puis la foule se rendit au cimetière pour un hommage aux morts. Plusieurs salves de fusils ont été tirées. Enfin, un coussin de fleurs fut déposé devant le monument aux morts » racontait Mme Lemonnier dans son journal. « C’était épique » constatait Pierre Panetier. Un concert a été donné par l’Harmonie Municipale en fin d’après-midi devant le commissariat. Mais le répit fut de courte durée : des bombes incendiaires envoyées sur Paris la seconde nuit de liberté ont terrorisé plus d’un vanvéen qui retrouvèrent le chemin de la cave. « Nous étions dans le parc Falret avec quelques camarades pour fêter l’événement » ajoutait-il.

26 Août 1944 : Les américains sont arrivés en blindés par la rue Ernest Laval pour rejoindre les bâtiments de l’Equipement (alors face à l’actuelle Piscine Municipale) où était installé leur PC. De nombreux vanvéens se sont retrouvés au bord des rues pour les acclamer. « Ils nous ont distribué du chewing-gum et nous ont demandé du whisky et du cognac » se souvenait la fille d’Edouard Vasseur. « Certains officiers et sous-officiers ont été hébergés chez l’habitant. Ils y sont restés 3 jours ». Gisèle Olivier et André Deuse se souvenaient de cette longue file de véhicules militaires garés le long des trottoirs entre l’Equipement et la Gendarmerie. 80 Femmes auraient été tondues dans un local  en-dessous de l’école de Centre, rue J.Cabourg, une grille les séparant d’une foule vindicative ce jour là ou le lendemain. Mais la tension a commencé à baisser, le ravitaillement s’améliorait, mais les vanvéens ont continué à aller chercher leurs bons de rationnement rue Murillo dans l’ancienne caserne des Pompiers (devenu le Club Murillo).

 

Epilogue : Il est intéressant de noter que c’est entre la fin 1944 et 1947 que la municipalité dirigée par A.Pellegeay (communiste) de la Libération d’août 1944 à 1947, a donné le nom de résistants morts pour la France à de nombreuses rues : Guy Mocquet et René Sahors le 18 Décembre 1944, Antoine Fratacci, Ernest Laval, Louis Dardenne, René Coche, Victor Basch, Jacques Jézequel, Antoine Marcheron, Jean Bleuzen, Marcel Martinie, Mary Besseyre le 5 Décembre 1945, Marcel Yol le 5 Avril 1946, Albert Culot et Albert Legris le 4 Juillet 1946. Enfin, pour la petite histoire, la Municipalité de l’époque a donné le 5 Avril 1946, le nom de Boulevard de Stalingrad au Boulevard du Lycée « afin de rendre hommage à l’héroïque résistances des soldats du peuple russe dans Stalingrad, et perpétuer le souvenir de cette glorieuse résistance ». Boulevard qui retrouva son nom d’origine après l’élection de René Plazanet en 1947.

CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 : 2 - A LA DECLARATION DE LA DER DES DER, VANVES ETAIT SILENCIEUSE ET RECUEILLIE

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans en commençant bien sûr par cet été 1914, avec la mobilisation générale et la déclaration de guerre.

 Tout s’est enclenché rapidement depuis le conseil municipal du 20 Juin 1914 : l’Archiduc Françis-Ferdinand a été assassiné à Sarajevo le 28 Juin, l’Autriche a posé à la Serbie un ultimatum sous 48H le 23 Juillet que celle-ci refuse, l’Autriche-Hongrie, soutenue par l’Allemagne déclare la guerre à la Serbie soutenue par la Russie, Jean Jaurés est assassiné à Paris le 31 Juillet…. Ce jour là, le Conseil Municipal votait à l’unanimité le vœu suivant : « Considérant que dans les circonstances présentes, tous les français doivent se serrer autour du drapeau et de ceux qui le portent. Adresse au gouvernement de la République et à l’armée nationale, l’expression de son ardente confiance patriotique et un salut affectueux à ceux de ses membres mobilisables qui vont aller combattre pour la défense sacrée de la patrie ».  Le lendemain, le tocsin sonnait appelant à la mobilisation des troupes. Deux jours plus tard l’Allemagne déclarait la guerre à la France. On imagine l’ambiance alors qui doit régner à Vanves comme ailleurs alors que beaucoup d’images d’actualité montrait une France partant en guerre le fleur au fusil persuadé que la bataille serait courte. Rien de tel selon le témoignage de Camille Audigier, écrivain vanvéen de 47 ans,  que possède les Archives de la commune : « Vanves était silencieuse et recueillie » en ces jours de mobilisation et de déclaration de guerre qui mettaient fin à l’insouciance d’un été doux et féérique. Il se souvenait de ce 14 Juillet 1914 « où des vanvéens s’étaient massés sur le terre plein devant le lycée (sûrement au niveau de l’entrée sur la cour d’honneur au carrefour Jullien-4 Septembre-G.d’Estrée) pour contempler les feux d’artice parisiens, aprés une retraite aux flambeaux -  A l’époque, on pouvait le faire ! -  Tout le monde était à la joie, mais quel réveil, 15 jours plus tard, lorsque le coup de tonnerre de la mobilisation nous apprit que l’Austro-Boche, envieux, pillard, assassin, nous déclarait la guerre !!! C’est sur le pan coupé de la maison neuve qui fait l’angle des avenues Pasteur et Victor Hugo que, rentrant le soir de mon bureau, je lus les premières affiches. Elle éclatait cette guerre, au moment où le soleil répand sa paix dorée sur les blés et sur les arbres ».

Le Conseil Municipal s’est réunit le 14 Août 1914, 11 jours après la déclaration de guerre de l’Allemagne contre la France, et 2 jours après la déclaration de guerre de la France et du Royaume Uni contre l’Autriche, alors que les effets de la mobilisation se font sentir dans la population. Plusieurs élus ont été mobilisés, comme MM Pic, Ginest, Candon,  Fournet, Marme  auxquels le maire, Aristide Duru, adresse, au nom de tout le Conseil, des vœux pour « un prompt retour ainsi que celui de tous les citoyens de Vanves partis si courageusement dés le début de la mobilisation ». Il a  indiqué à ses collègues que la Mairie fait face à ses obligations de mobilisation et pour rassurer ceux qui partaient sur le sort de leur famille. 800 dossiers sont instruits par la Préfecture de la Seine pour permettre à des familles de recevoir l’allocation de l’Etat. Il a ouvert un crédit pour distribuer des secours aux familles des mobilisés.

Il a réorganisé les services municipaux pour qu’ils fonctionnent de façon aussi régulière qu’en temps de paix. Une commission du ravitaillement de la population est constituée afin qu’elle ne manque pas de vivres dans la mesure du possible. Un premier montant de 1000 frs a été voté pour faire face aux secours et le bureau de Bienfaisance qui a voté un crédit de 3000 frs pour venir en aide aux chômeurs, a été chargé de lancer un appel aux personnes aisées pour aider à soulager « toutes les infortunes »  Il a fait un appel aux économies d’eau, de gaz et d’électricité en prévoyant des coupures de l’éclairage public le soir à partir de 22H, en ménageant le stock de charbon disponible dans la ville, ce qui deviendra un problème de plus en plus crucial au fur et à mesure que l’état de guerre se prolongera. D’ailleurs le conseil municipal donne tout pouvoir à la Municipalité « pour agir au mieux dans l’intérêt de la commune et de ses habitants pendant les événements actuels »  Enfin, il a décidé de faire revenir les enfants, envoyés en Colonie de vacances.

A Suivre : La Rentrée des classes en 1914

CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 4 - ARISTIDE DURU MAIRE DE 1911-1919 : UN BON ARTISAN DE LA PROSPERITE DE LA FAMILLE VANVEENNE

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans en commençant bien sûr par cet été 1914 : La commune, à cette époque, était dirigée par Aristide Duru (1911-19)  qui est  l'un de nos maires le plus méconnu alors qu’il a été très proche des vanvéens lors du premier conflit mondial. Bernard Gauducheau a rappelé son souvenir au lendemain des élections municipales, car ce prédécesseur avait été élu, comme lui au premier tour, avec 63% des voix (au lieu de 61%). Mais à l’époque le scrutin n’était pas de liste mais nominatif comme dans nos très petits villages.  

Frédéric Pic, lorsqu’il lui a succédé en 1919,  a toujours pris soin de rappeler tout le bienfait qu’il a fait à Vanves pendant cette guerre, parlant de « son urbanité, sa courtoisie, sa grande bonté qu’il a toujours su montrer envers ses administrés ». Mais il n’était pas le seul, comme ce témoignage  - recueilli aux Archives de la ville - de  Camille Audigier, écrivain qui vécut 19 ans à Vanves. Il rendait « hommage à l’admirable apostolat de la municipalité. Jamais autant que depuis le 2 Août 1914, on n’avait compris le rôle véritable des mairies où cependant, la mobilisation avait tout désorganisé, en décuplant leur labeur quotidien. Ce rôle constant d’une mairie qui, à cause même de son harmonie, pouvait passer inaperçue en temps de paix, apparut avec un saisissant relief au moment où la guerre, déchaînant aux frontières, ses horreurs et ses gloires, groupait dans ses bureaux les efforts des âmes généreuses, et trouvait des ressources presque inépuisables pour atténuer l’invraisemblable accumulation des détresses subitement dévoilées. Tous ces efforts étaient réalisés par un personnel bénévole  ou de fortune qui, sur la brèche, dés les premiers jours, croira toujours qu’il n’a jamais assez fait pour la collectivité.  A Vanves, les industriels, les blanchisseurs, les allocataires, les assistés et les autres, n’ont jamais manqué de combustible, alors que dans d’autres villes ce n’était pas le cas  ». Ainsi qu’à Aristide Duru qui a été un « conservateur de la paix publique et de l’union sacrée » en rappelant « qu’il  avait calmé les esprits en jouant les arbitres » lorsqu’une gréve des employés des blanchisseurs faillit éclater « Il n’y avait pas de jour où vous ne receviez les plus pauvres, il n’est pas semaine où vous visitiez ces misérables taudis si nombreux dans le Vieux Vanves »

Ce clerc de notaire de profession, suppléant du juge de paix du canton de Vanves, s’était installé dans la commune en 1902 et fut sollicité en 1904 pour entrer au conseil municipal par Etienne Jarrousse qui « avait discerné un homme de valeur » selon F.Pic. Réélu en 1908, il fut appelé à remplacer  Etienne Jarrousse, décédé, le 27 Mai 1911. « Il illustra sa fonction avec ce tact exquis, cette bonhomie, cette bienveillance toute paternelle, cette affabilité qui lui attiraient toutes les sympathies. Il continua dans la tradition des Jarrousse, Dupont…Il administra la commune avec cette sagesse, ce goût de la modération, ce large libéralisme qui le caractérisait et lui assurait la collaboration la plus entière, la plus affectueuse de tous ces collègues du conseil  et des fonctionnaires municipaux….Mais c’est pendant la guerre, au cours de ces longs jours mêlés d’angoisse et d’espoirs qu’Aristide Duru donna sa mesure. Attaché à sa fonction comme le soldat à son poste, aux heures les plus tragiques, il fit montre d’une telle fermeté de caractère, d’une telle foi dans le succès de nos armes que la population de Vanves toute entière, se serra autour de ce chef aimé qui n’eut pas toléré les défaillances, dont elle était et dont elle restera toujours fiére » 

Ainsi, dés le début de la guerre, il ouvrait  une ligne de crédit sur le budget municipal pour distribuer des secours aux familles des mobilisés, créait un fonds de chômage, réorganisait les services municipaux pour qu’ils fonctionnent de façon aussi régulière qu’en temps de paix et mettait en place  une commission du ravitaillement de la population afin qu’elle ne manque pas de vivres. Il lançait un appel aux économies d’eau, de gaz et d’électricité en prévoyant des coupures de l’éclairage public le soir à partir de 22H, en ménageant le stock de charbon disponible dans la ville, ce qui deviendra un problème de plus en plus crucial au fur et à mesure que l’état de guerre se prolongeait.  Il devra constituer des stocks de précaution, aller jusqu’à user de relations personnelles avec les milieux industriels et charbonniers pour pouvoir  constituer ces stocks et organiser des distribution aux indigents, aux familles des mobilisés… d’un côté et  des ventes spécifiques  aux vanvéens et aux industriels/commerçants  (blanchisseurs, boulangers..) d’un autre.  Enfin, il  décidait au conseil municipal de Novembre 1914  de continuer à  payer le salaire des agents communaux mobilisés  et de créer un secours pour les veuves des agents communaux « tués à l’ennemi », et un mois plus tard, d’user de la faculté donner aux communes d’émettre des bons municipaux pour notamment financer les secours aux familles, puis, au fil des ans, le déficit d’un budget mis à mal par l’Etat de guerre.

Il a intensifié la solidarité avec ceux qui étaient restés et ceux qui étaient sur le front : Il s’est entendu avec ses collègues de Clamart et de Malakoff pour affréter un wagon dit « cantine-réfectoire » pour un train sanitaire. Il mettra en place des  ateliers de confection qui sont d’ailleurs un fait marquant de ces 4 années de guerre comme ce 28 Août 1915, où le conseil municipal décida d’ouvrir un « ouvroir municipal » qui occupera plus de 150 ouvrières pour confectionner des caleçons. Mais au fur et à mesure de du temps, l’intendance militaire réduira ses commandes obligeant le maire à rechercher du travail dans l’industrie privée.  Il favorisera la culture de petits potagers, jusqu’aux pelouses et jardins de la mairie, en créant un comité d’approvisionnement et en distribuant des légumes aux familles nécessiteuses. Il prévoira  même des crédits pour la soupe et des bons de repas populaire. 

« Avec une activité que son patriotisme rendait intarissable, à la tête d’une phalange de dévouement qu’il savait susciter, il organisa tous les services, toutes les œuvres qui vinrent en aide à ceux qui étaient restés, privés de leur soutiens, aux prisonniers pour adoucir leur sorts  et à ceux qui se battaient et qu’il encourageait. Tous les poilus venant à Vanves en permission, ne manquaient pas d’aller serrer la main à celui qui s’acquittait dignement de ces fonctions » raconte Frédéric Pic.   Mais il  ne déléguera pas, à son secrétaire général, comme le faisaient certains de ses collègues, la tâche d’annoncer lui-même aux familles la perte de l’un des leurs : « Au cours de ce long calvaire, il dut porter journellement à un père, à une mère, à une veuve, à ses enfants, les paroles de consolations. De cette voix douce, émue, par où il révélait son cœur tout de bonté, pitoyable, il savait dire les paroles qui rendent les larmes moins amères » témoignait son successeur lorsqu’il lui rendit hommage à sa disparition le 22 Juillet 1925. « Votre nom inscrits en lettres d’or sur la plaque de marbre des maires de Vanves brillera toujours d’un éclat incomparable, attestant aux générations futures que vous fûtes un bon artisan de la prospérité de la famille vanvéenne ». Et son  nom brille toujours  à l’entrée de la salle Henri Darien, presqu’en face de la plaque commémorative des morts de 1914-18 pour défendre la Patrie.

A Suivre : La difficile gestion d’un budget mis à mal par l’état de guerre

CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 5 - La difficile gestion d’un budget mis à mal par l’état de guerre

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. Cet état de guerre n’a pas facilité la gestion de la commune sur le plan budgétaire et financier en rendant de plus en plus difficile le bouclage du budget communal. Les budgets (BP) votés par la ville entre 1914 et 1919 sont passés  de 723 737 Frs (de l’époque) à  972 965 frs, sans compter les budgets supplémentaires (BS). Selon un premier bilan dressé en 1919, les dépenses extraordinaires de la guerre avaient augmenté considérablement la dette communale qui s’élevait à 1 374 144 frs avant la guerre, et le déficit qui se montait à 79 000 frs. Pour y arriver la commune a dû émettre au total pour 1 090 000 frs bons communaux dont 390 000 frs destinés à faire face à des dépenses de guerre, 100 000 frs pour des dépenses courantes et 600 000 frs non encore employés.   

Le rapport sur le Compte Administratif de 1914 examiné par le Conseil Municipal de 30 Mai 1915 montrait que la commune a pu supporter de lourdes charges financières durant les 5 premiers mois de la guerre, notamment grâce à la création d’un compte spécial. Ainsi le Bureau de bienfaisance (ancêtre du CCAS) a versés 10 000 Frs (de l’époque) aux familles des mobilisés avant même les instructions du pouvoir central, un fonds spécial totalisant 18 236 frs était constitué le 28 Novembre 1914 grâce à des subventions de l’Etat, du département de la Seine et des souscriptions de particuliers pour venir en aide aux chômeurs. En 1915, le conseil municipal commençait véritablement à rencontrer des difficultés à établir et à boucler ses budgets (BP et BS)  selon son rapporteur qui constatait que « les événements que nous traversons jettent un, trouble profond dans toutes les branches administratives de la vie de ce pays. Les divers échelons administratifs avec lesquels nous sommes en relation d’affaire, à quelque degré de la hiérarchie qu’il appartiennent, se ressentent des exigences de la défense nationale. Ils sont plus ou moins désorganisés, de sorte qu’il nous a été difficile de rassembler les matériaux nécessaires à l’établissement d’un BS ».

Les budgets se montent à 581 254 Frs en 1915,  à 543 134 frs en 1916 avec une contribution à la caisse des écoles justifiée par les nécessités auxquelles elle doit face et qui résulte de l’état de guerre (achat et distribution de chaussures, relèvement de salaires des femmes de services dans les groupes scolaires… ). « Etant donné la dure et longue période de guerre que nous traversons, nous étions en droit d’avoir des craintes sur les fâcheuses répercussions de cet état de chose pouvait avoir sur notre budget qui a eu à faire face à de lourdes tâches. Jusqu’ici, ses craintes ne se sont pas réalisés, grâce à la sagesse de notre administration municipale et à la vigilante activité du Maire qui surent par la création des œuvres  - et notamment de l’œuvre des Prisonniers de guerre et des combattants de Vanves  le 27 Novembre 1915, pour récolter des dons pour aider ces soldats en leur envoyant des colis et leurs familles  par des secours -  alléger les finances communales de la plupart de nos charges » expliquait M.Richard,  rapporteur du budget, le 27 Mai 1916 en constatant, tout comme le 30 Novembre 1916 lors du vote du BS 1917,  une réduction  très sensible, à cause de l’état de guerre, des recettes :  Taxes spéciales l’octroi – qui existait encore aux entrées de Vanves – qui ne rapportent plus que 61 000 € au lieu de135 000 Frs,  produits des impositions extraordinaires, avec des  retards ou  des impayés de loyers… Ce qui n’empêche pas nos élus de maintenir  intégralement, certains crédits « de façon à ce que la guerre terminée, la vie de la commune puisse reprendre normalement » : Le Conseil municipal décide (31 Octobre 1916) du « goudronnage » des cours d’écoles et de travaux de viabilité rue Falret,  du pavage de trottoirs, de l’augmentation du traitement du personnel communal, de l’acquisition définitive du terrain pour aménager le square Jarrousse (30 Décembre 1916). « Dans ce grand naufrage de tant de projets d’avenir, partout élaborés avec tant de soin, du moins nous reste t-il, ici, la consolation que les nôtres n’ont pas sombré. Ils sont retardés. Sans doute. Mais ils se réaliseront » constate le rapporteur lors du vote du budget 1918

Il vote  un « budget d’attente »  pour 1917 de 680 965 frs,  comme en 1915 et 1916,  et prévoit des crédits  - pour donner une idée des charges supportées  - de 14 000 frs pour l’indemnité de cherté de vie, 2500 frs pour la soupe populaire, 2000 frs pour le fonds municipal de chômage, 50 000  pour les Ouvroirs, 5000 pour l’œuvre des prisonniers de guerre et des combattants, 100 000 frs pour les secours aux réfugiés, une subvention de 1000 frs au bureau de bienfaisance pour secours aux permissionnaires nécessiteux auxquels s’ajouteront d’autres dépenses en cours d’années, comme par exemple  25 000 frs pour permettre au Comité Municipal d’approvisionnement de constituer un stocks de précaution de denrées alimentaires. En, 1918, le budget s’élève à 910 965 frs, et en 1919 à 972 965 frs, voté après la fin de la guerre le 23 Novembre 1918 : « En raison des événements de guerre qui touchent heureusement à leurs fins, et les changements apportés par une législation nouvelle et inachevée dans la prescription de certains revenus communaux, il n’a pas été possible de faire un travail d’ensemble aussi bien tenu qu’il l’était antérieurement à 1914. C’est une fois encore un budget d’attente aussi bien établi que les circonstances de fait et de temps le permettent » explique le rapporteur M.Richard 

Evidemment, l’état de guerre a mis le budget communal en déficit comme le constate le Conseil Municipal du 31 Octobre 1916. « Ce qui est la règle pour les budgets de guerre » expliquait Aristide Duru  qui a du faire alors appel aux bons communaux pour équilibrer ses budgets, pour 130 000 frs en 1915, 84 000 frs pour le BP 1916 et 95 000 pour le BS 1916, 110 000 frs pour le BP 1917. « Malgré le chiffre élevé pour l’équilibre de nos budgets, il a été possible jusqu’à présent de se passer  des bons » constatait le rapporteur Fournet. La ville émettra encore cette année là pour 220 000 frs de bons communaux afin de faire face à un remboursement d’un prêt de 100 000 frs consentis à  la société ECFM pour permettre l’exploitation de gaz et qui a donné lieu au paiement d’une première annuité de 7430frs à la ville de Paris. « Il n’est pas douteux qu’un emprunt de consolidation sera nécessaire après la guerre pour faire face aux dettes que nous contractons  en ce moment. Jusqu’à présent la municipalité a pu éviter, de faire appel aux bons, sauf ceux nécessités par ce prêt de 100 000 frs ». Puis 35 000 frs de bons pour équilibrer le BS 1917 (de 612 955 frs), 340 000 frs pour équilibrer le budget 1918… soit 230 000 frs constate le rapporteur du budget lors de l’examen du compte administratif 1917 le 1er Juin 1918. « La guerre continue malheureusement à  influer fâcheusement sur la situation des finances de la commune, la dette flottante s’accroît chaque jour. On ne pourra en connaître le chiffe exact qu’à la fin des hostilités ». 7500 frs de bons communaux sont émis de nouveau en Août 1918 pour équilibrer le BS 1918 de 940 200 frs. Ainsi que 600 000 frs pour équilibrer le budget 1919, et 290 000 frs pour équilibrer le BS 1919, soit 890000 frs au total.

A Suivre :  La bataille contre la pénurie de charbon

CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 6 - UNE LUTTE INCESSANTE CONTRE LA PENURIE DE CHARBON

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. Le ravitaillement de la population tant en charbon qu’en denrées alimentaires mais aussi en vêtements devient de plus en plus crucial au fur et à mesure que le conflit se prolonge. Le charbon en est l’un des exemples le plus criant, car c’était le seul moyen à l’époque pour les habitants de se chauffer, et les blanchisseurs, les boulangers avec quelques industriels en avaient  besoin pour travailler. Mais il faudra attendre prés d’un an avant que les élus et les autorités publiques bougent : Aucun stock n’avait été constitué pour l’hiver 1914-15. Un marché avait été passé avec la société Sellier de Bourg la Reine qui n’avait pas été exécuté à  cause de la mobilisation. La ville s’était alors adresé à l’Intendance militaire qui lui avait fournit un charbon de mauvaise qualité. Durant l’été 1915, l’Amicale des Maires du département de la Seine se saisissait de cette question et provoquait une réunion avec les charbonniers, le Conseil Général de la Seine décidait de la constitution d’un stock d’approvisionnement de précaution pour les besoins essentiels de la population, et le préfet signait une circulaire

Ainsi, entre 1915 et 1918, pas un seul conseil municipal, pas un jour  ne ss sont déroulés sans que la question  du charbon ne soit abordée tant pour assurer l’approvisionnement des vanvées, constituer des stocks, que limiter les effets de la hausse de son prix à cause de sa rareté. Ainsi, au Conseil municipal du 18 Juillet 1915, Aristide Duru informait le Conseil Municipal des démarches effectuées en vue de constituer un stock de charbon nécessaire aux bâtiments communaux pour l’hiver 1915-16 auprès de la société des Houilles et Ephéméres qui s’engage à fournir 75 tonnes de charbon anthracite anglais, 40 tonnes de demi gros et 20 tonnes de charbon flambants sur wagon.  Et le conseil municipal du  10 Août 1915 constituait le premier stock de précaution de charbon de 2400 tonnes : « En aucun cas, le stock communal ne sera livré aux consommateurs à un prix supérieur du prix de revient déterminé » annonçait il.  Le bureau de Bienfaisance organisait 4 distribution de charbon aux indigents durant l’hiver 1915-16 et distribuait 50 tonnes de charbon aux familles nécessiteuses des mobilisés « en attendant la majoration offert par le Conseil Général »,  le conseil municipal du 27 Novembre 1915 proposant de fixer à 80 frs la tonne de charbon tiré du stock communal. Celui-ci avait été stocké au « chantier communal » (entrepôt municipal)  à la fin de l’année, mais trop tardivement, la population ayant déjà constitué, en grande partie, leur stock, pour l’hiver durant l’automne. Malheureusement, cela n’allait pas durer. 

CONSTITUTION DE STOCKS

Ce qui avait amené le rapporteur du budget Richard à attirer  alors l’attention du Maire dés Mars 1916,  sur « la nécessité d‘approvisionner la commune en combustible pour l’année prochaine », qui était suivi d’effet puisque le conseil municipal du 15 Mars 1916 décidait de la constitution d’un stock de 1200 tonnes. Il décidait aussi, dans la foulée,  de la constitution d’un stock de charbon pour les blanchisseurs et industriels, à la suite de la démarche de plusieurs représentants, qui étaient dans l’incapacité de s’en procurer, le maire intervenant auprès de la Société des Houilles et Agglomérés pour affréter 2 péniches de 600 tonnes chacune, de charbon  qui ont été stockés au chantier communal et vendu à raison de 103 frs la tonne. Il a fait de même avec les maréchaux ferrands et les forgerons pour obtenir plus facilement du charbon de forge à la fin Novembre 1916.

Dans le même temps,  le maire recevait des instructions du ministre de l’intérieur pour réduire le plus possible l’éclairage public et économiser le charbon. Les boulangers se plaignaient de commencer à avoir des difficultés à trouver du bois. Et le charbon commençait vraiment à manquer : Il décidait le 1er Décembre 1916  de réserver exclusivement  le stock communal de charbon à la population nécessiteuse, aux familles de mobilisés touchant l’allocation militaire, aux réfugiés et aux veuves chargées d’enfants en bas âge, car la quantité de charbon mis à la disposition de la commune par le département commençait à être insuffisant pour approvisionner toute la population. Il en profitait pour prévenir ceux qui tenteraient de s’en faire remettre frauduleusement – blanchisseurs ou industriels – qu’ils pourraient faire l’objet de sanctions et ne pourraient plus bénéficier du charbon provenant des stocks de la commune

DEMARCHES EXTERIEURES

Un « groupement des charbonniers de Vanves »  (Piémont, Long, Laporte, Palazy, Fouillat, Fourquemin, Delmas, Jeudy, Mijoule) était constitué le 26 Novembre 1916 afin de recevoir et répartir collectivement le charbon provenant du Groupement Charbonnier de la Seine. Ils étaient tenus de vendre au prix de la taxe sous contrôle de la municipalité. A ce moment là, le stock communal s’élévait à 1180 tonnes, arrivant par voie fluviale, ou par train  permettant à Vanves de connaitre « une situation relativement privilégiée » en « étant l’une des rares commune où le stock fourni par le Conseil général de la Seine, était constituée », ce qui permettait d’en  vendre (le surplus)  aux habitants. Ce qui n’empêchait pas le maire de craindre que « certaines catégories de personnes soient exclues de la répartition communal du charbon à un moment où il est difficile d’en trouver à des prix abordables chez les charbonniers de la communes ». Des élus considéraient que « le Conseil Général  de la Seine s’était trompé en constituant des stocks de précautions, car si cette quantité avait été laissé au commerce libre, on n’arriverait pas à la hausse exorbitante du charbon et à l’exploitation qui en a lieu ». Du coup l’un d’entre eux proposait que « tout en laissant aux personnes nécessiteuses leur faculté de prendre 100 kg par mois, il soit accordé un sac de 50 kg à tous les autres habitants qui en feraient la demande en attendant qu’ils puissent s’approvisionner normalement ». Ce qui fut retenu et reconduit de mois en mois lorsque c’était possible.

Pendant ce temps là, des démarches étaient  engagés à Rouen pour obtenir d’un importateur anglais une péniche tout venant : « Aucune ouverture de crédit autres que communaux ordinaires n’a été engagé. Les bénéfices réalisés par des opérations, ont permis de distribuer du charbon aux indigents et diminuer la dépense de chauffage des bâtiments communaux » indiquait Aristide Duru qui avait en outre obtenu quelques wagons de combustibles du groupement Charbonnier  mis à la disposition de la population par l’intermédiaire des charbonniers de Vanves au prix de 6 frs le sac (de 50 kg). Ainsi le tonnage acheté et mis à disposition des vanvéens entre Mai 1916 et Mai 1917, en dehors du stock ordinaire  et du charbon provenant du groupement Charbonnage de la Seine était de 1980 tonnes « pour lesquels aucune avance de fonds n’a été faite ». Frédéric Pic avait tenu à indiquer au conseil municipal du 17 Mars 1917 « qu’une partie de charbon avait pu être acquise grâce aux démarches et aux relations personnelles du maire »

COMMISSION D’ACHAT

Une commission d’achat et d’approvisionnement de combustible (charbon et bois) était constituée pour l’hiver 1917-18 afin de rechercher des vendeurs, s’occuper des crédits à ouvrir pour faire des achats, et du mode de vente à la population « afin que la responsabilité de la municipalité ne soit pas seule engagée dans ces opérations ». Car bien évidemment la ville cherchait à s’en procurer par ses propres moyens en dehors du stock officiel approvisionné grâce à l’Etat via l’administration préfectorale (600 tonnes par mois), en devant prendre en charge le déchargement et le transports, le charbon arrivant par voies fluviale ou ferrée. Mais la pénurie se faisait sentir à un tel point qu’il décidait dans un premier temps (Août 1917), de vendre à la population le charbon  « tout venant en dehors » du stock officiel, que la municipalité avait réussi à se procurer, dans la limite de 200 kg par foyer et à la condition de s’adresser au bureau du charbon, vendu à 7 frs le sac de 50 kg. Puis dans un second temps (Septembre 1917), il instituait des cartes de charbon pour pouvoir en acheter aux chantiers communaux installés rues Raspail, d’Issy et place de la République, et le transporter par leurs propres moyens. Il  fixait le prix de la tonne à 90 frs pour les particuliers et à 130 frs aux petits industriels et commerçants  qui pouvaient faire une demande écite au maire lorsqu’ils n’avaient pas pu s’en procurer par leurs propres moyens.    

« Si les industriels, les blanchisseurs, les allocataires, les assistés et les autres n’ont jamais manqué de combustible, alors que dans les  villes voisines, les blanchisseries fermaient leurs ateliers, faute de charbon, leurs confrères vanvéens possédaient toujours des foyers ardants, nous le devons à M.Duru, à notre laborieuse municipalité » témoignait Camille Audigier, écrivain vanvéen, à la fin de la guerre

A Suivre : L'affaire ECFM 


CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 7 – LE BRAS DE FER DE VANVES AVEC LA SOCIETE D'ECLAIRAGE, DE CHAUFFAGE ET FORCE MOTRICE (ECFM)

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. La pénurie du Charbon a eu une conséquence inévitable sur l’alimentation en gaz tant des habitants que de l’éclairage public. Et la municipalité a dû faire face, tout au long de ses 4 années à un conflit avec la société ECFM (Société d’Eclairage, Chauffage et Force Motrice)  qui avait décidé d’augmenter ses tarifs de distribution du gaz face à la pénurie créée par la guerre, et de faire supporter son déficit  par tant par les communes que par les habitants

Plantons le décor : Cette société avait été créée à la fin du XIXéme siécle, et faisait partie de cette nébuleuse d’entreprise de production énergétique qui se disputait le marché. Elle possédait une usine à gaz à Gennevilliers  qui était la plus moderne d’Europe alors pour assurer la distribution de gaz manufacturé « gaz de ville » dans la banlieue parisienne grâce à un réseau indépendant. Les élus franciliens, à l’aube du XXéme siécle ont voulu mettre en place une distribution publique de ce gaz, occasion de s’affranchir de la tutelle de Paris et de l’Etat qui administrait Paris et le département de la Seine, en se regroupant sous l’égide d’un syndicat intercommunal, ancêtre du SIGIEF,  qu’un décret officialisa le 31 Décembre 1903. Parallèlement la société ECFM était devenu le concessionnaire de ce syndicat grâce à un premier contrat qui devait expirer en 1936.

12 ans plus tard et 7 mois après le début du conflit, en Mars 1915,  les responsables d’ECFM  signalaient au syndicat intercommunal qu’en raison de la hausse anormale du charbon de 150%, elle se trouvait dans l’obligation de cesser sa fabrication s’il ne venait pas à son secours. Une réunion se déroulait alors le 28 Juin 1915 entre le syndicat et la société au cours de laquelle, cette dernière proposait de supporter la totalité  des pertes afférant aux 7 premiers mois d’hostilité (1er Août 1914-1er Mars 1915), soit 4,6 MF, les actionnaires de la société ne touchant pas de dividendes,  et de faire supporter par les communes les pertes subies à la date de la mise en place des nouveaux tarifs ou de les compenser par une prolongation de la concession.  Le Conseil Municipal extraordinaire de Vanves du 18 Juillet 1915 acceptait le principe d’une augmentation du tarif ( de 20 centimes le m3) en posant la réserve que ce nouveau tarif devait être appliqué dans toutes les communes. Le maire adjoint Régnier indiquait alors que la consommation de gaz à Vanves se montait à 1 339 276 m3 répartis entre les particuliers (1 208 339 m3), la commune (77 440 m3) et les services publics (53 497 m3). La redevance de la ville s’élevait à 30 000 frs en 1915 (29 404 Frs en 1914).

INTIMIDATIONS ET RECOURS

Un nouveau avenant fut soumis aux conseils municipaux, le 30 Octobre 1915 à Vanves, mais l’une de ses clauses stipulait que si, malgré le relèvement du prix à 0,20 frs le m3, la société éprouvait encore des pertes dans la période entre le 1er Nov 1915 et la signature de la paix, ces pertes seraient réparties par moitié entre elle et les communes. Tout comme pour la période antérieure, entre le 1er Mars et le 31 Octobre 1915. Le conseil municipal de Vanves comme d’autres villes refusèrent d’y souscrire. « Si cette majoration de prix pour le consommateur nous paraissait justifiée, le conseil n’a pas voulu engager la commune dans la reconnaissance d’une dette indéterminée qui pouvait – et la longueur de la guerre a prouvée la justesse  de nos appréhensions – atteindre des sommes considérables dont la charge devait frapper tous les contribuables, c’est à dire même ceux qui ne font pas usage de gaz » indiquait M.Régnier qui ajoutait : «Ainsi cet avenant laissait aux communes la charge du déficit d’exploitation pendant la période difficile de la guerre, cette société devant dés le retour des circonstances normales, retrouver la totalité de ses bénéfices sans compensation pour les communes qui participaient ainsi aux pertes, mais étaient écartés de  ses bénéfices ». Un véritable bras de fer se déroula alors entre ses communes réfractaires  et la société avec campagne de presse,  interpellation du ministre de l’Intérieur à l’Assemblée Nationale sur les prétentions de cette société, sommation de cette dernière par voie d’huissier, le maire Aristide Duru protestant contre « cet acte d’intimidation » au conseil municipal du 27 Novembre 1915

Du coup, ECFM entamait devant le conseil de préfecture, un recours contres Vanves et ses consoeurs qui avaient refusé d’accepter cet avenant, dont le maire avait fait état lors du Conseil municipal du 25 Mars 1916. Mais voilà, début 1916, le Conseil d’Etat, dans un arrêt Gaz de Bordeaux, établissait une jurisprudence qui laissait aux communes concédantes d’un service public la responsabilité quant aux aléas de l’exploitation pendant la guerre. Au même moment, la hausse du charbon ne cessait de s’accroitre (passant de 40 à 135 Frs la tonne)  et il devenait évident que le prix de 0,16 frs ne représentait qu’une partie de revient du mètre cube de gaz. Le conseil municipal  décidait le 11 Août 1916 qu’à partir du 15 Août 1916, le tarif passerait à 0,20 frs le m3 pour une consommation supérieure à 50 m3 par mois et 0,35 frs le m3 pour le supplément. Comme à la Rentrée 1916, le charbon atteignait des cours exorbitants, la société informait le syndicat que sa trésorerie et son crédit étant totalement épuisé, qu’elle se trouvait hors d’état, sans le concours des communes, de pourvoir à l’achat de combustible et à ses charges d’exploitation. Le ministre de l’Intérieur a dû alors intervenir pour demander aux communes d’aider la société à continuer son service et de respecter ainsi la décision du Conseil d’Etat. 

ACCORD ET TRANSACTION 

Le syndicat intercommunal est arrivé finalement  à un accord au terme duquel le tarif était fixé à 0,20 frs jusqu’à 50 m3/mois, 0,35 frs entre 50 et 300 m3/mois, et 0,40 frs lem3/mois pour l’excédent. Et il décidait d’avancer 12,4 MF supportés par les communes au prorata de leur consommation durant l’automne 1916. Vanves décidait le 15 Novembre 1916 de verser une avance de 99 740 frs à EFCM compensé par une émission de bons communaux  pour 100 000 frs. Ainsi ses communes fournissaient à cette société les capitaux indispensables pour continuer son exploitation, mais la procédure engagée devant la justice administrative par cette société contre elles du fait des pertes subies restait en l’état. C’est pourquoi leur syndicat préféra mettre fin à ce litige en tentant cette transaction plutôt que d’attendre une décision du Conseil d’Etat, « afin d’éviter toute intervention du budget dans le paiement des pertes mises à la charge des communes, les ressources nécessaires devant, en toute justice, provenir des consommateurs de gaz seulement » expliquait M.Régnier.. Un projet d’accord était établi, le syndicat recherchant des conditions plus avantageuses que l’avenant de 1915 : Ainsi l’ensemble de l’exploitation jusqu’à la fin de la concession devait servir pour régler les pertes. Une association était créée entre les communes et la société ECFM du 1er Août 1914 à la fin de la concession. Les  pertes pendant la période déficitaire étaient partagées par moitié avec les communes, les premiers bénéfices devant éteindre la dette communale pour les pertes de la société, et enfin quand toutes les pertes seraient compensés, une part de la moitié des bénéfices devrait être inscrit au budget communal.

Ce qui n’empêchait pas  M.Régnier qui a suivit ce dossier depuis le début de constater (sévéremment) que « le gaz fourni par la société n’avait pas la qualité de celui fournit avant la guerre. Son pouvoir calorifique était insuffisant pour les services domestiques et pour un usage industriel. La pression trop faible rendait illusoire l’usage des appareils d’éclairage, et dans nos rues, chacun constatait que l’obscurité des nuits sans lune qui régnait au temps des raids, n’était même plus atténué par la pâle lueur des becs de gaz alimentés par la société ECFM qui cependant percevait le prix d’une fourniture normale » expliquait il. « Alors que le prix des denrées, des matériaux de toutes sortes, des objets de première nécessité, du charbon même qui sert à fabriquer du gaz, étaient triplés et quadruplés, le gaz qui a paré à la pénurie de charbon, n’avait été augmenté durant la guerre de 0,20 frs par m3 soit d’un quart seulement. Il pourrait résulter de cette exception, peut être unique, de lourdes charges pour nos budgets de l’avenir qui auraient à en supporter le déficit causé par une fourniture que nous savons être fait à perte alors que les jurisprudences admnistratives nous avaient condamné à supporter le déficit »

A SUIVRE : RAVITAILLEMENT ET DENREES ALIMENTAIRES  

CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 8 – LE RAVITAILLEMENT S’ORGANISE CONTRE LA CHERTEE DES DENREEES ALIMENTAIRES

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. Dés le début de la guerre, le 31 Juillet 1914, Aristide Duru, maire de Vanves s’est préoccupé de mettre en place une commission du ravitaillement de la population et de prendre des initiatives afin qu’elle ne manque pas de vivres et de combustibles dans la mesure du possible. Et dés le départ, l’approvisionnement du charbon devenait un sujet sensible à cause notamment de la hausse des prix. Ce qui explique peut être que la question des denrées alimentaires est apparue un peu plus tard dans les préoccupations de la municipalité qui a pris beaucoup d’initiatives malgré quelques vicissitudes

C’est peut être la raison pour laquelle que ce n’est que le 16 Février 1916 que le Conseil municipal a crée un Comité communal d’action agricole pour aider les maraîchers et les horticulteurs vanvéens à trouver de la main d’œuvre. Et surtout pour constituer des lots sur des terrains incultes afin de les mettre à la disposition des habitants désireux de cultiver un petit potager. Il permettra même, au printemps 1917,  aux enfants des écoles du centre de cultiver un potager sur les pelouses et jardins de la mairie, et sur un autre terrain pour les écoliers du Plateau,  Il distribuera d’autres terrains en lots dont les plus faciles à cultiver sont réservés aux blessés réformés de la guerre, notamment le long de la rue du Septembre et des fortifications. Il décidera même d’allouer de petites primes d’encouragements aux vanvéens qui font le plus d‘effort pour bien cultiver le lot qui leur est attribué. Ainsi « ces jardins ouvriers feront jaillir 250 petits carrés où se cultivent pommes de terres, choux, salades, haricots » comme le notait Camille Audigier, écrivain, à la fin du Conflit 

De son coté, le maire s’inquiète du prix de la viande qui devient cher et provoque une réunion avec quelques collègues maires pour étudier la question. D’ailleurs l’Union des Coopératives ouvre une boucherie de viande frigorifique pour la durée de la guerre au printemps 1916, qui permettra de trouver de la viande à des prix avantageux : « Elle remplit la mission qu’on attendait d’elle » notera le maire lors du Conseil Municipal du 21 Octobre 1916. La municipalité commence à aider  le comité d’organisation de la Soupe populaire au début de l’hiver 1916-17 lorsque ses responsables indiquent au maire qu’ils ne leur aient plus possible de l’assurer avec leurs ressources actuelles, suite à la réduction de l’aide accordée par le Secours National et l’augmentation du prix des denrées. Le Conseil municipal du 30 Novembre vote le budget municipal  1917 dans lequel  est inscrit une subvention de 2500 frs et décide de leur attribuer 150 frs par mois durant l’hiver 1916/17.

En 1917, le maire fait état d’une circulaire interministérielle des ministéres des travaux publics, des transports et du ravitaillement, du commerce et de l’agriculture rappelant « la nécessité d’éviter tout gaspillage de blé, de farine ou du pain. L’économie est une règle qui s’impose à tous dans l’intérêt supérieur du pays. A un moment où les conditions de vie économique du pays imposent à la population des restrictions de consommations, où les difficultés de ravitaillement en combustibles sont particulièrement sensibles ». Ce qui ne l’empêche pas de se plaindre des réquisitions militaires en matière de produits alimentaires  et combustibles et de protester par l’intermédiaire d’un vœu  qu’il fait voter en Mai. 

Un comité d’approvisionnement communal  est même crée par le conseil municipal du 27 Mai 1916 pour enrayer la hausse constante sur les denrées de premières nécessités, à la suite d’une démarche effectuée par les socialistes  de Vanves, dont il confie la direction à MM Blanchard et Brodére. Sa gestion déficitaire sera à l’origine d’un  conflit municipal vite réglé deux ans plus tard. Au départ, il dispose d’un fonds de roulement pour les achats au comptant et d’un crédit de 1000 frs pour les achats en gros dont le montant sera remboursé par la caisse communal au fur et à mesure des ventes à la population. Il apparait ainsi que 4210 Frs ont été versés par des groupements et des particuliers. Un crédit de 25000 frs est voté, un an plus tard le 31 Mai 1917  pour la constitution d’un stock précaire de denrées alimentaires pour l’hiver suivant qui sont placés dans un magasin aménagé à cet effet dans le sous sol de l’hôtel de ville.  Les élus en profitent pour demander à ses responsables de tenir une comptabilité parfaitement en régle, mais sans que cela soit suivi d’effet. « Rien ne pouvait douter d‘une bonne gestion puisque l’inventaire lors d’une nouvelle demande de subvention indiquait un déficit de 231,80 frs alors qu’une somme bien supérieure avait été perçue l’hiver précédent à cause de pommes de terre gelées » indique M.Fournet maire adjoint.

Mais voilà lorsque le 2 Novembre 1917 la Municipalité obtient l’établissement un inventaire et la reprise de sa comptabilité,  M .Fournet s’aperçoit qu’il y a quelques erreurs  dans le bilan et un déficit important. Et un expert constate que ses gestionnaires, ne tenaient aucune comptabilité régulière d’entrée et de sortie des marchandises et des denrées confiées par la mairie. Le déficit se montait à 5673,75 frs qu’ils n’arrivaient pas à expliquer, tout en reconnaissant que dés Avril 1917, contrairement à l’inventaire produit, il y avait déjà un déficit de 3340, 80 frs au lieu de 231,80 frs déclarés. Ils s’étaient engagés néanmoins à couvrir le déficit  qui pouvait être réduit du montant des bénéfices nets que pourrait faire la nouvelle direction mis en place dés Décembre 1917. Elle avait  été amené à élargir son champ d’investigation pour écouler la marchandise qui se trouvait dans le magasin qui était, parait il, de vente difficile car de première qualité. Il en a été vendu pour 122 000 frs, permettant d’amortir une grande partie des pertes qui ne s’élévait plus qu’à 3000 €, comme l’avait constaté le Conseil Municipal du 1er Juin 1918.

Deux nouvelles branches de ce comité d’approvisionnement  ont été crée avec une boucherie et une poissonneries municipales. Installées dans le jardin de la Mairie, elles ont rendus finalement de grands services en enrayant la hausse des prix même si leur fonctionnement ont créé quelques soucis et en distribuant des légumes aux familles nécessiteuses. « Il ne faut pas trop se plaindre de la situation financière qui aurait pu être plus grave ! » reconnaissait M.Fournet. Il n’empêche que quelques mois plus tôt, le 24 Février 1018 lorsque l’assemblée municipale avait constaté la bonne tenue de ce comité par ses nouveaux responsables, un élu avait posé la question de « savoir dans quelle mesure, le PS devait être responsable de la gestion de MM Blanchard et Brodéres qui étaient délégué de ce parti au Comité. D’ailleurs au cours de ses réunion, il avait fait état des difficultés provenant de la gestion de ses délégués ». Mais l’heure n’était pas aux réglements de compte.

A la fin de la guerre, la municipalité n’en avait  pas moins  constaté que « ce Comité a permis d’enrayer la hausse constante des denrées de première nécessité ». Il prolongeait son fonctionnement après l’armistice du 11 Novembre 1918 « pendant cette période où les difficultés de ravitaillement sont encore grandes ». Il décidait d’en simplifier le fonctionnement en lui faisant vendre directement à la population « tous les produits qu’on pourra se procurer ». Et dans les jardins communaux, les vanéens pouvaient cultiver jusqu’à la récolte prochaine. Il autorisa le 9 Août 1919 l’installation d’une baraque Vilgrain prés de la mairie pour le ravitaillement de la population dans des conditions permettant d’intensifier la lutte contre la cherté de la vie que le comité d’approvisionnement a soutenue pendant toute la guerre

A Suivre

CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 9 – L’ŒUVRE D’ARISTIDE DURU

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. Vers la fin de l’année 1915, la municipalité décide de créer (le 27 Novembre)  une œuvre des prisonniers de guerre et des combattants de vanves qui organise le 5 Décembre une journée pour les prisonniers de guerre et combattants durant laquelle furent vendus des trèfles couleurs à 4 feuilles porte-bonheur. C’était une volonté d’Aristide  Duru, maire de Vanves qui a toujours été proche de tous ceux qui partaient au front.

Fin 1914, il adressait « un salut affectueux à tous les mobilisés de la commune et un souvenir ému à la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d’honneur, ainsi que les condoléances du maire, de la municipalité et du conseil municipal à leurs familles éprouvées ». Fin 1915, le 27 Novembre, il créait l’œuvre des prisonniers de guerre et des combattants de Vanves : « Cette Œuvre est destinée à aider les familles nécessiteuses des prisonniers et des combattants qui peuvent difficilement leur envoyer des colis » expliquait il. L’une de ses premières actions s’est déroulé dés le 5 Décembre 1915 lorsque des bénévoles offrirent la « Pensée de la Journée de Vanves » et le « trèfle porte-bonheur à 4 feuilles ». Et toute souscription de 1 frs donnait droit à un « charmant objet » c'est-à-dire une médaille ou une broche. Mais ce n’est pas tout, car, même le curé de Vanves, le père Semblant organisait le 26 Décembre 1915 un concert au profit de cette œuvre. Enfin, le conseil municipal du 26 Février 1916 décidait d’ouvrir un crédit de 3000 frs pour cette Oeuvre des prisonniers de guerre et Combattants de Vanves.

En moins de 3 mois, elle avait aidé une centaine de prisonniers et plus de 200 combattants, et recevait chaque jour de nombreuses d’aides (plus de 30 en 3 jours. « Le conseil municipal est d’avis de répondre, prioritairement, aux demandes des soldats présents sur le front, sans famille ou appartenant à des familles nécessiteuses » décidait Aristide Duru le 26 Février 1926 tout en faisant aussi voter un crédit de 100 000 frs pour des secours aux réfugiés, et en s’associant à une pétition lancée par les pouvoirs publics en faveur de « l’amélioration du sort de nos prisonniers » en demandant « l’égalité de traitement des prisonniers français et allemandes », ceux-ci ayant constaté que « les français étaient mal nourris, mal couverts et mal soignés, souvent brutalisés ». Quelques mois plus tard, le 21 Octobre 1916 le rapporteur du budget, M .Fournet expliquait  qu’avec « l’envoi de colis par l’œuvre à nos soldats français, nous cherchons ainsi à adoucir leur sort. Nos combattants ne sont pas oubliés et reçoivent ainsi des douceurs qui leur rappellent que nous pensons toujours à eux et aux dangers qu’ils affrontent pour libérer leur pays de l’invasion ».

Ainsi, le conseil municipal a toujours prévu une subvention dans son budget municipal pour l’œuvre : 5000 frs en 1917 alors qu’elle a dépensé 30 000 frs en colis (3780 dont 2280 aux prisonniers et 4100 aux combattants. Et la Municipalité a organisée des opérations pour récolter des fonds : « La semaine de l’économie pour les prisonniers de guerre et les combattants vanvéens » du 21 au 28 Janvier 1917 qui a rapportée 5732,85 frs, puis une seconde entre le 2 et le 8 Juillet 1917. Mais ce n’était pas suffisant car elle avait dépensée 28 081,6 frs en 1917 couvert en partie par des recettes se montant à 13 189,86 frs provenant de dons, et des journées d’économies, la différence étant compensée par la subvention municipale de 14 891,74 frs. Une fête est organisée le 1er Décembre 1918 après l’armistice à son profit sous la présidence du sénateur Magny. Camille Audigier ou Frédéric Pic, ont rendu hommage, après guerre, à ce maire qui avait suscité « une phalange de dévouement » grâce notamment à cette « œuvre des prisonniers de guerre et des combattants » qui « adoucissait le sort de ceux qui se battaient ». Mais le plus bel hommage a été celui rendu par ses combattants qui, en permission, « ne manquaient pas de venir en mairie serrer la main celui qui s’acquittait dignement de ses fonctions »

A Suivre…

LE SOUCI DE LA LICRA DE VANVES, D‘INSTRUIRE POUR NE PAS OUBLIER, DEVANT CETTE FLAMBLEE D’ACTES ANTISEMITES ET RACISTES

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 Cette 30éme assemblée Générale de la LICRA Vanves lundi dernier a rassemblé plus de 50 vanvéens et l’ensemble de l’échiquier politique locale avec Bernard Gaudcheau (UDI) qui a dû se rendre sur le Plateau à la suite d’un incendie, Isabelle Debré sénateur (UMP) et Guy Janvier (PS). Monique Abécassis, sa présidente, avait invité Pierre Osowiechi Vice Président du Comité Français pour le Yad Vashem, qui a présenté l’exposition « Désobéir pour sauver » réalisée par l’ONAC (Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre). Un hommage aux 54 policiers et gendarmes élevés au rang de « Justes parmi les Nations » en 2009. « Elle met en lumière les valeurs humaines et citoyennes de ces hommes qui désobéirent au régime de Vichy, encouragés par la seule voix de leur conscience » a-t-il expliqué en citant quelques uns d’entre eux avant que les participants découvrent cette exposition dans la salle Henri Darien de l’hôtel de ville. Elle était un prolongement au témoignage l’année dernière de Philippe Maillard, petit fils d’Yvonne Maillard,  élevée à titre posthume, en 2007, au rang de « Juste parmi les Nations » et de Pierre Osowiéchi vice président du Comité Français pour le Yad Vashem, lui-même sauvé par des Justes. « A Vanves nous nous devions de célébrer cette France qui s’est élevée contre la barbarie nazie et la transmettre en exemple au monde d’aujourd’hui ».

Cette assemblée générale est l’occasion, pour Monique Abécassis, de donner « une vision de l’évolution du racisme et de l’antisémitisme dans notre pays »chaque année. » Force est de constater qu’une flambée  des actes antisémites s’est produite  pendant certaines manifestations de 2014. Ces actes ne sont pas seulement  plus nombreux, ils sont aussi plus violents.  Selon le  Ministère  de l’intérieur les chiffres de tels actes pour la période de Janvier à juillet de cette année auraient augmenté de 91% : 527 actes et menaces ont été enregistrés contre 276 en  2013. Derrière ses 527 actes et menaces antisémites, il y a des noms, des visages, des histoires, des humiliations et des souffrances » a-t-elle insisté. Elle a relevé deux pics importants : Le premier en janvier après l’affaire Dieudonné qui a été condamné devant la cour d’appel de Paris et lors de la manifestation « jours de colère » organisée par une coalition de mouvements opposés au gouvernement, le 26 janvier à Paris. « Des slogans racistes violemment antisémites et homophobes avaient étés scandés. En même temps les réseaux sociaux étaient inondés de messages déposés en flux continu d’une extrême violence et particulièrement haineux ».

 

INQUIETUDES ET ESPOIRS

Le second  a été relevé le 13 juillet  lors de la manifestation de soutien  au peuple palestinien. « Des fanatiques surexcités se sont retrouvés près de certains lieux de cultes parisiens pour « casser du juif ». Ce n’est  hélas pas la première fois que le conflit israélo palestinien est exploité et détourné sur notre territoire par ceux qui distillent la haine depuis trop longtemps déjà. Chacun dans notre pays est libre d’avoir la lecture qu’il souhaite des événements qui endeuillent le Proche Orient. Chacun est libre de manifester son soutien à l’un ou l’autre camp, mais nul n’a le droit de hurler des slogans racistes, d’attiser la haine, de mener des expéditions punitives dans des lieux de culte ou de vandaliser des commerces comme ce fut le cas à Sarcelles ». Elle a fait part de ses inquiétudes  de voir « la société,  prise en tenaille entre les islamistes radicaux et la montée d’une extrême droite,  héritière de Vichy. Les crispations identitaires de chacun ont tendance à se nourrir entre elles et se rejoindre dans une haine commune de la démocratie et des juifs. La banalisation du FN accroît sa capacité de nuisance, mais le climat raciste n’est pas réductible à ce parti. Il est diffus, se trouve partout dans la société française et même dans certains groupes de gauche ».

Elle n’en a pas moins relevé quelques éléments d’espoirs comme ce rassemblement républicain le 28 Septembre qui a réuni près de 2000 personnes en hommage à la mémoire d’Hervé Gourdel, guide de montagne, assassiné sauvagement par des islamistes en Algérie. « Les associations SOS Racisme, la LICRA, l’UEJF et le MRAP ont dit non aux stratégies de division des djihadistes et aux amalgames dont risquent d’être victimes à coup sûr les musulmans de France ». Le mouvement « Not In My Name », à travers lequel, de nombreux musulmans dans le monde ont manifesté leur indignation. Un  plan  d’action en faveur d’une intégration entière des harkis et de leurs familles à la communauté Nationale, présenté par le Premier Ministre à l’occasion de la juornée nationale d’hommage , dont l’une des 10 mesures vise à accorder une pleine reconnaissance aux anciens supplétifs de l’armée française en Algérie,  et une autre doit se traduire, à titre de réparation,  par des dispositions financières et sociales.

RENCONTRES DE LA MEMOIRE

La section LICRA de Vanves a apportée sa contribution comme l’a démontré sa présidente en revenant sur les temps forts de l’année précédente dont « les rencontres de la mémoire » en partenariat avec l’Education Nationale sont l’action la plus emblématique :  « Elles rassemblent les anciennes générations rescapées de la barbarie nazie et notre jeunesse dans les établissements scolaires, permettent d’éveiller les jeunes consciences aux valeurs emblématiques de notre pays : Promouvoir la valeur suprême de la dignité de l’être humain, promouvoir les valeurs de tolérance  de respect et de fraternité, rappeler que la connaissance et la raison triompheront toujours de l’ignorance, des fanatismes et de l’obscurantisme ».  5 classes de 3éme du collège Saint Exupéry et leurs professeurs d’Histoire ont accueilli ente le 29 Janvier et 7 février 2013 pendant deux après midi, Nicolas Roth, ancien déporté hongrois interné à Auschwitz. Après une plongée dans l’Histoire avec le documentaire « Hitler 1923- 1945 », « ce témoin a raconté son histoire devant des élèves attentifs et désireux d’en savoir toujours plus. Tortures, privations, humiliations, asservissement des corps et des âmes…Les 2 heures consacrées à ces moments qui resteront uniques dans la vie de ces collégiens suffisent rarement à étancher leur besoin de savoir. Si la transmission de l’histoire de la Shoah ne peut à elle seule faire reculer le racisme, et l’antisémitisme, elle peut y contribuer de manière importante en sensibilisant notamment les jeunes « aux conséquences ». Le souvenir de cette tragédie devra rester pour eux un avertissement constant ».

DEVOIR D’INSTRUIRE

« Cette action que vous menez dans les écoles et les collèges sont très important à entretenir » a déclaré Guy Janvier (PS) en témoignant comme Isabelle Debré de l’émotion qui les a saisie lors de la visite de Yad Vashem. « Il y a des justes qui ont pris des risques. Il faut continuer à travailler afin de ne pas oublier » a-t-il conclut. « Si on doit pardonner, on ne doit pas oublier » a déclaré de son côté Isabelle Debré (UMP)  en rappelant le titre d’un livre, « Pardonne mais n’oublie pas » d’une vanvéene rescapé de l’enfer qui vivait dans l’une des maisons de retraite de Vanves et  dessinait les visages de ses camps. « Simone Veil ne parle plus de devoir de mémoire mais de devoir d’instruire ». Ce que fait la LICRA de Vanves.

CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 10 – UNE ARMEEE D’ACTIVE DANS LES ATELIERS DE CONFECTION

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Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de chaque week-end (d’ici le 11 Novembre) et de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans. L’un des faits marquants de ces 4 années de guerre a été la création d’ateliers de confection et surtout l’ouverture d’un « Ouvroir » municipal qui occupera plus de 150 ouvriéres pour confectionner des chemises, des caleçons.

Les premiers gestes de solidarité et de soutien commencent à apparaître dés le début de la guerre : Les écoliers de Vanves « sous la bienveillance » de leurs instituteurs se sont mobilisés pour confectionner des colis de lainage, de tabac, de friandises et objets divers envoyés aux soldats sur le front.Puis la municipalité créée un  un atelier  « tricot du soldat » en Janvier 1915 rue Raspail (Mary Besseyre maintenant) pour fournir du travail aux femmes et filles des mobilisés, secondé par un chemisier vanvéen. Cette création correspondait à un mouvement général, car dés le départ des hommes au front, « les mères, les sœurs, les épouses, les fiancées, les petites amies se mirent tous à tricoter avvc l’acharnement d’une armée d’active. Les soldats sentirent ainsi, à la chaleur du tricot de laine, que les femmes pensaient à eux » lit on dans « Croquis Paris » en Octobre 1915. Le tricot était devenu une cause nationale dés le lendemain de la mobilisation générale. Un avis, paru dans la presse, invitait  toutes les femmes de France à tricoter gilet et chaussettes de laines pour les poilus en prévision de l’hiver.  C’est à ce moment là, que la ville reçoit de l’intendance de l’armée, avec son magasin de l’habillement, installée rue Larmeroux, un lot de 10 939 chemises à  confectionner. Du coup, le conseil municipal décide de créer, à partir de cet atelier,  le 28 Août 1915, un « ouvroir municipal », sorte d’atelier de confection,  pour fournir des uniformes et des effets de lingeries aux poilus, qui occupera plus de 150 ouvrières et pour lequel, il consacre une ligne de crédit dans son budget (50 000 frs dans le BP 1917). De surcroît, il permet d’éviter tout profit de guerre, l'ouvroir de Vanves étant dirigé et contrôlé par la municipalité.

La municipalité fait confectionner 500 chandails en automne 1916  pour la campagne d’hiver 1916-17 dont la moitié  sera expédié aux prisonniers de Vanves et l’autre vendu aux vanvéens, puis décide l’acquisition de laines destinées à la confection de chaussettes à la fin de l’été  1917 qui seront réalisées par les petites filles des écoles communales pour les soldats. Mais au fur et à mesure du temps, l’intendance militaire ne donnera que très peu de travaux à l’ouvroir municipal, ce qui obligera la municipalité, au début de l’année 1918,  à rechercher à travailler pour l’industrie privée pour permettre aux ouvriéres de travailler : « Nous pensons qu’il est de notre devoir de continuer à faire fonctionner cette œuvre qui sera d’une très grande utilité après la cessation des hostilités pour parer à la crise du chômage qui est à craindre » explique Aristide Duru, maire de Vanves, le 1er Juin 1918.  Si l’ouvroir a distribué pour 109 862 frs de salaires en 1917, le nombre d’ouvrières a commencé à diminuer cherchant du travail dans le privé, mieux payé

 

A SUIVRE…

 

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